Après l’épisode LCI, on verra moins Alain Finkielkraut à la télévision et il s’y autocensurera. Par égard pour ses proches. Son exil est une débâcle de la pensée, en tout cas de ce que notre pensée risque de devenir sans l’aide de la sienne. Le plaisir de ne plus subir le prétentieux Duhamel n’est qu’une maigre consolation.
Dans les dommages collatéraux autour de l’affaire Olivier Duhamel, je vois une petite bonne nouvelle et deux grosses mauvaises.
Je commence par la bonne : ceux qui ne veulent plus voir l’homme public ne le verront plus. Le politologue péremptoire qui engluait les débats d’une couche épaisse de bien-pensance, le constitutionnaliste suffisant qui méprisait ses adversaires de son dernier mot sentencieux, le professeur de Science-Po à qui nous devons, avec d’autres, quelques promotions d’élèves censeurs, de petites torquemadames bien remontées et de petits bourricots bien woke, ne paraîtra plus dans les médias. Mais ce n’est pas pour ces crimes contre l’honnêteté intellectuelle ou les générations futures que le gauchiste cultivé tombe, loin de toute justice. C’est pour une affaire de mœurs obscure et prescrite, et qui ne nous regarde pas. On pense à Al Capone le mafieux ou à O. J. Simpson l’assassin qui ont fini à l’ombre pour fraude fiscale ou intimidation.
Ça fait peur comme toujours quand la politique donne dans la vertu et quand la morale des uns vient se mêler de la conduite des autres

Finkielkraut gardera pour lui sa pensée complexe
C’est une mince consolation quand
