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Telle est la question que pose Alain Finkielkraut dans un grand entretien avec Élisabeth Lévy et Jean-Baptiste Roques qui est au cœur de notre dossier sur l’état actuel de l’éducation en France. Gabriel Attal peut-il sauver l’école ? Réponse d’un mécontemporain qui n’a pas perdu tout espoir. Dans son introduction à notre dossier, Élisabeth Lévy explique que l’éducation a été abandonnée à des idéologues qui, en plus de laisser le niveau s’effondrer, y ont laissé prospérer les lobbys identitaires. L’explosion de la violence et l’irruption du terrorisme parachèvent le désastre. Pour l’actuel ministre de l’Éducation, le défi est immense et les obstacles, tout autant. Mais son discours de rupture avec le laisser-faire, qui a tenu lieu de politique, donne envie d’y croire. Pour Corinne Berger, Gabriel Attal a raison de défendre la verticalité de la transmission, le contrôle continu et une évaluation fidèle aux compétences de l’élève, mais elle craint que ces mesures de bon sens ne se heurtent à de fervents opposants : les professeurs ! Pourtant, selon Céline Pina, la situation de ces derniers est tout le contraire d’idéale: mal formés, souvent lâchés par leur hiérarchie et leurs collègues, les profs se retrouvent seuls face à des élèves qui ignorent le respect qu’ils doivent aux adultes. Et face à cette crise profonde de l’autorité, l’institution répond encore « inclusivité ».
Lisa Kamen-Hirsig, professeur des écoles et auteur de La Grande garderie, se confiant à Céline Pina, l’Éducation nationale est « malade de l’intérieur », tellement gangrénée par un idéologisme hors-sol, de la formation des enseignants aux programmes éducatifs, que Gabriel Attal aura beaucoup de mal à imposer ses réformes. Selon le témoignage de l’ex-prof, Paul Rafin, l’instauration du collège unique devait réduire les inégalités et renforcer la cohésion dans les classes. C’est l’exact contraire qui s’est produit. Le rétablissement des groupes de niveau s’impose plus que jamais car l’école prétendument inclusive est devenue « un lieu de séparation, d’injustice et de médiocrité ». Pierre Jourde raconte à Jonathan Siksou la lente décomposition du système éducatif. Enseignant depuis une quarantaine d’années, il sait comment la bureaucratie, l’idéologie, l’ignorance puis la bêtise ont miné l’institution. Le constat du désastre est sans appel, mais il refuse le pessimisme. Jean-Paul Brighelli a quelques pistes de réflexion à proposer à Gabriel Attal car, à son avis, le niveau des petits Français est en baisse parce que celui de leurs profs dévisse aussi. Leur formation est le nœud du problème que doit résoudre le ministre.
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Côté actu, Elisabeth Lévy commente le scandale du tableau de Giuseppe Cesari, Diane et Actéon, qu’une malheureuse prof du lycée Jacques Cartier, dans les Yvelines, a eu la mauvaise idée de montrer à une classe de sixième. Selon notre directrice de la rédaction, l’incident met en lumière d’étranges complicités : « Islamisme et néoféminisme, même combat – contre le désir, les hommes, la littérature et les talons aiguilles. En un mot, contre la sexualité ». A propos de l’affaire Depardieu, Yannis Ezziadi dit tout haut ce que beaucoup d’acteurs pensent tout bas. Ce grand acteur est devenu l’ennemi public numéro un du milieu artistique. Retiré du musée Grévin, insulté par la ministre de la Culture, black-listé de l’audiovisuel public… il n’a pourtant été condamné par aucun tribunal (judiciaire). Peu de voix s’élèvent pour le soutenir. Et ses critiques ? « Quelle jouissance ça doit être pour les petits, pour les minables, de voir tomber le dernier monstre sacré ». Jean-Baptiste Roques se demande si Emmanuel Macron, l’air de rien, n’est pas en train de devenir le président le moins progressiste des 50 dernières années. Frédéric Magellan, lui, se demande si les organisateurs des JO de 2024 n’ont pas sous-estimé les problèmes de sécurité et de transports, endémiques en Île-de-France ; autrement dit, si la Ville Lumière n’a pas quelque peu présumé de ses forces. Pour Stéphane Germain, la crise inflationniste post-Covid montre combien les élites françaises, à commencer par Christine Lagarde, chef de la BCE, sont peu calées en économie. Rouleaux compresseurs de l’industrie du divertissement, les plateformes de musiques et de vidéos en ligne vont bientôt être redevables d’un impôt spécial au titre de la « justice sociale ». Une fausse bonne idée, selon François Pachet, chercheur, spécialisé en intelligence artificielle et musique, qui est atterré que le législateur ne comprenne rien à l’économie digitale.
Le Conseil d’État a ordonné au ministère de l’Intérieur de permettre le retour en France d’un Ouzbek proche de la mouvance djihadiste. Se penchant sur ce cas, Gilles-William Goldnadel conclut : « un État de droit à la carte n’est pas le droit ». Comment expliquer la complaisance qui entoure les manifestations antisémites sur les campus américains ? Selon moi, par un seul mot : l’argent ! Abreuvées de subventions venant de pays arabes, les universités ferment les yeux sur le militantisme de leurs étudiants. Et des philanthropes tels que Soros et les Rockefeller financent aussi bien le Parti démocrate que des lobbys « propalestiniens ».
Côté culture, Causeur a rencontré Nicole Calfan. Éblouissante ingénue à la Comédie-Française et visage bien connu du cinéma populaire, elle a raconté à Yannis Ezziadi quelques-unes de ses rencontres avec les plus grands comédiens et réalisateurs. Dans son livre, Le Sexe et la langue, Jean Szlamowicz veut en finir avec l’écriture inclusive. Pour Georgia Ray, c’est une démonstration magistrale et définitive. Patrick Mandon a lu le nouveau roman de Cécile Chabaud qui retrace l’étrange parcours de Georges Despaux (1906-1969). Ce collabo notoire a été déporté par les nazis à Auschwitz et Buchenwald puis condamné à l’indignité nationale à la Libération. L’horreur des camps a pourtant révélé chez ce marginal une grande humanité.
En France, on ne déboulonne pas les statues, disait Emmanuel Macron. Pourtant, chaque mois, la statue d’un personnage célèbre est déboulonnée. Le 4 décembre, à Saint-Denis de la Réunion, c’est celle de Mahé de la Bourdonnais qui a été retirée de l’espace public. Dans un essai précis et enlevé, Ces statues qu’on abat, Dimitri Casali dénonce ce totalitarisme woke. Il s’est confié à Jonathan Siksou. Pierre Lamalattie est allé à Troyes où la Cité du vitrail rend hommage à Francis Chigot, maître verrier de la Belle Époque et de l’Art Déco. C’est l’occasion de découvrir les vitraux qu’il avait créés pour la basilique de Conques, et qu’un certain Pierre Soulages a remplacés dans les années 1980. Prétendant tout sacraliser, le « maître du noir » n’a rien compris au sacré. Emmanuel Tresmontant a bu du Sauternes, un trésor national aujourd’hui malaimé. Il raconte comment, au château de Fargues, la famille de Lur Saluces perpétue un savoir-faire exceptionnel qui donne toute sa noblesse à ce précieux nectar. Thomas Morales rend hommage aux bouquinistes virés des quais de Seine par la Ville de Paris, et notamment à Georges Conchon, l’auteur du Sucre (1978). Et Jean Chauvin a vu trois films qui marquent le grand retour de Pascal Thomas, un rôle en or pour Daniel Auteuil, et un film grec en forme de ratage intégral. Ainsi va le cinéma européen en ce début d’année, entre plaisirs et déconvenue.
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