En jouant intelligemment la carte protectionniste, le consortium européen a raflé un gigantesque marché à la barbe de Boeing. Malheureusement, les derniers succès commerciaux d’Airbus ne profitent guère à l’industrie aéronautique française.
Airbus ne cesse de faire la une des médias. C’est d’abord une affaire de corruption qui engage le PDG en personne, Tom Enders – qui a quitté la direction de la société. C’est ensuite le rachat inopiné du dernier programme du canadien Bombardier, le C Series. C’est enfin la commande sans précédent de 430 Airbus de la famille A320 par la compagnie de louage américaine Indigo au salon de Dubaï. Les trompettes de la renommée ne cessent de résonner pour le groupe franco-germano-anglo-espagnol. Faut-il dire désormais Airbus ou Airbuzz ?
Tous les avions supplémentaires seront réalisés en Allemagne et aux États-Unis
L’affaire de corruption est banale puisqu’elle consiste à accéder aux demandes des autorités qui passent commande. Mais comme ces pratiques inévitables restent proscrites par les tartuffes du système, le groupe Airbus va devoir acquitter des milliards d’euros d’amendes au détriment de sa capacité d’action sur les nouveaux programmes.
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La commande d’Indigo vient consolider un carnet qui représente quelque sept années de production pleine. Mais les commentaires qui l’ont assortie montrent l’ignorance de la corporation journalistique. En effet, tous les avions supplémentaires seront réalisés en Allemagne et aux États-Unis. On ne sait plus ou on ne veut plus savoir que la France a accepté, en l’an 2000, que tous les Airbus A320 excédant le niveau de
