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Soins aux clandestins: une “anomalie” à 1.5 milliard d’euros

Un demi-million de clandestins soignés chaque année en France !


Soins aux clandestins: une “anomalie” à 1.5 milliard d’euros
Evacuation du parc André Citroën, Paris, 4 septembre 2021 © JEANNE ACCORSINI/SIPA Numéro de reportage : 01036555_000009

Une tribune libre de Nicolas Bay (RN), député français au parlement européen


L’OMS proclame un droit universel à la santé. Si le bien-fondé d’un tel principe ne peut être nié, il n’est écrit nulle part que ce droit universel devrait impérativement s’exercer en France. Et encore moins au détriment des Français. C’est pourtant le cas. Les présidents changent, le nombre de lits hospitaliers diminue, le coût des mutuelles complémentaires explose, mais n’importe quel clandestin se voit rapidement offrir un panel de soins comme il n’en existe dans aucun autre pays dans le monde. Entrez, c’est français, c’est gratuit !

L’AME, un gouffre financier pour les Français

Un rapport récent de l’Assemblée nationale [1] témoigne d’une hausse vertigineuse en vingt ans du nombre d’immigrés en situation irrégulière bénéficiant de l’Aide Médicale d’État (AME) dite de « droit commun » : 180 000 en 2003, 334 000 en 2019, et déjà 369 000 sur les neuf premiers mois de l’année 2020. 

Nicolas Bay, du Rassemblement national © Michel Stoupak / NurPhoto / NurPhoto via AFP.

À ce nombre, on doit ajouter en 2019 au titre des AME dites d’urgence ou humanitaire environ 15 000 personnes. Ce dernier chiffre est une estimation, aucun service de l’Etat ne se montre capable de fournir une statistique fiable. Pour autant, ce chiffre de 15 000 bénéficiaires d’une aide dite d’urgence (souvent concernant des femmes enceintes) indique bien que les centaines de milliers d’autres clandestins ne sont pas soignés dans le cadre d’une « urgence ».

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A tous ces montants, il convient encore d’ajouter de 30 000 à 52 000 clandestins (personne ne sait combien exactement !) bénéficiant d’autres dispositifs de santé, alors qu’ils devraient réglementairement être rattachés à l’AME [2]. Au total, c’est sans doute un demi-million de clandestins qui profitent d’un ensemble de onze (!) dispositifs d’accès aux soins gratuits.

Le coût pour 2019 de ce droit à la santé est estimé par les rapporteurs à 1,5 milliard d’euros. Encore précisent-ils que ce montant est certainement sous-évalué. Il faut donc le considérer comme un minimum. D’ailleurs, l’administration est incapable de chiffrer le coût de cinq des dispositifs. Quelques millions ? Des dizaines de millions ? Plus de cent millions ?

Ce 1,5 milliard certifié qui permet de payer des dialyses [3] à des clandestins provenant parfois de pays dits « sûrs » par l’OFPRA comme l’Albanie ou le Sénégal, représente plus que le coût global annuel des quatre hôpitaux de Marseille et de leurs 14 000 employés [4]. Il est équivalent à 4,8% du fameux « trou de la sécu » dans sa branche maladie pour 2020. C’est encore la dépense annuelle moyenne d’une couverture de mutuelle santé pour près de deux millions de Français !

L’hôpital du monde

Cette prodigalité française, qui allie dépenses colossales et contrôles incertains voire dans certains cas une absence totale de contrôles, est, redisons-le, une exception en Europe. Une « anomalie », selon le rapport ; un scandale pour tout esprit libre et sensé. Nulle part ailleurs il est offert à des clandestins un « panier de soins » équivalent. C’est en France qu’un Pakistanais peut se faire recoller les oreilles aux frais des citoyens, pas en Italie. C’est à Paris qu’un Albanais peut se faire poser un anneau gastrique, pas à Berlin. Le « sans dents » français décrit par François Hollande n’y aura pas droit. Aucune officine, aucune filière, pour le prendre en main. 

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Mais il y a plus grave. C’est aussi chez nous qu’un clandestin peut passer devant un autochtone pour bénéficier d’une greffe. Impossible ? C’est au contraire habituel, selon le rapport de l’Assemblée. On peut lire à la page 58 : « les étrangers qui viennent pour être greffés (du Maghreb ou des pays de l’Est) peuvent peser sur le dispositif français et retarder les greffes pour les résidents ». 

Sachant que ces greffes sont souvent une question de vie ou de mort, existe-t-il un seul autre pays au monde qui, par aveuglement ou lâcheté politique, condamne à mort, du fait d’un « retard » un des siens pour soigner un étranger ? 

Plus sages que nous, l’Allemagne, la Belgique, l’Italie et même la Suède, ne prennent en charge « que » les soins urgents, les femmes enceintes, les mineurs et la prévention des infections. Et c’est déjà beaucoup.

Rien ne contraint la France a être l’hôpital du monde. Ni Bruxelles ni l’OMS ne l’exigent. C’est donc à cette prétention d’être plus « universelle » que les autres, infection idéologique de gauche, que notre pays doit cette situation. 

Faute de réaction rapide, la situation va s’aggraver. La réforme proposée par le rapport va dans le bon sens (suppression de la protection pour les clandestins venant de pays dits « sûrs », restriction sur les délais etc…) mais reste très insuffisante au regard des enjeux à venir. C’est encore l’Assemblée qui nous prévient : « plusieurs éléments suggèrent qu’à court et moyen terme, les dépenses de soins en faveur des étrangers en situation irrégulière devraient sensiblement s’accroître » [5]. Le nombre de « soignés » croît mécaniquement avec la hausse du nombre de clandestins. Selon l’inspection générale des finances et l’inspection générale des affaires sociales : « l’hypothèse d’une migration pour soins, […] n’est clairement pas un phénomène marginal (plus d’un quart des étrangers en situation irrégulière citeraient les soins parmi les raisons de leur migration)» [6] !

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Les Français ignorent tout ou presque de ce sujet. Aucun n’a lu le rapport de l’Assemblée. Aucune émission spéciale sur ce sujet n’a été diffusée dans aucun grand média. Et pour cause, la vérité, c’est-à-dire le récit de la réalité, vaudrait révolte. Il faut donc la taire. Exagération ? Non. Par deux fois, en 2019 et encore le 2 novembre 2020, Olivier Véran s’est opposé à un amendement parlementaire demandant un rapport sur le coût des soins des clandestins [7].

Dans ces conditions, qu’espérer encore de ce pouvoir ? Rien, évidemment. Que faire ? Lui dresser l’an prochain une ordonnance et une sévère.


[1] Rapport du 26 mai 2021 sur le budget, annexe 38 sur la santé.

[2] Ibid, pages 32, 38 et 40.

[3] 80 000 euros par patient.

[4] Ibid, page 48.

[5] Ibid, page 52.

[6] Ibid, page 59.

[7] Ibid, pages 25 et 26.



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