Dans un moment où certaines de nos stars du ballon rond se révèlent meilleurs agents électoraux que marqueurs de buts, il n’est pas inintéressant d’établir un parallèle footballistique avec la situation politique que nous connaissons depuis le début de la semaine. On est en effet saisi de constater combien il est aisé – et surtout amusant – de débusquer des similitudes.
Le hors-jeu. Il y en eut peu lors de la demi-finale perdue contre les Espagnols. Il est vrai que, en la matière, on avait fait le plein dimanche soir au coup de sifflet final du second tour. Quelque dix millions de hors-jeux. Dix-millions d’électeurs RN et alliés, renvoyés sans ménagement dans les vestiaires, sans autre forme de procès. Dix millions à se voir immédiatement traités en hooligans pestiférés, interdits de voix au chapitre comme les autres – les vrais – le sont de stade. Hors-jeu, donc.
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But contre son camp. L’équipe de France en a beaucoup bénéficié dans la première phase de cet Euro, de là à s’en faire une spécialité, on ne tranchera pas, la place étant déjà prise dans ce domaine par les joueurs petit bras du centre du terrain législatif qui, se mettant volontairement sur la touche, en ont été réduits, impuissants, bras ballants, à regarder scorer les porteurs de maillots rouges, très rouges, qu’on ne confondra pas, ceux-là, avec les tuniques rutilantes de la belle équipe d’outre Pyrénées.
Arbitrage. Litigieux, comme toujours en fait. Y avait-il bien matière ou non à siffler avec tant d’empressement la dissolution ? Y avait-il urgence à convoquer les supporters dès à présent au jeu si risqué des urnes et à renvoyer sans plus de préparation les équipes dans le grand bain de la campagne ? Les supporters des diverses équipes n’ont pas fini d’en débattre.
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Carton rouge. Aucun lors de cette même demi-finale de l’Euro. Mais là encore un plein tombereau dans l’entre-deux-tours. Pour trahison, pour antijeu, pour trucage de match, pour changement de maillot à la sauvette, pour compromission, pour passe décisive et délibérée à l’adversaire, pour tacle par l’arrière, etc, etc. On notera sur ce point une différence de première importance avec le football. Au foot, quand on prend un carton rouge, on se voit exclu du terrain. Dans notre affaire de politicaillerie, tout au contraire, les accumuler semble bien être le meilleur moyen de s’y maintenir. Comme quoi, tout à ses limites. Tout y compris les tentatives de rigoler de ce qui n’est pas drôle du tout.
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