Car c’est évidemment lui la vraie victime. Le polémiste le provoquait tous les jours: et c’est pourquoi il « s’est laissé emporter ».
L’agresseur d’Eric Zemmour a donc été interpellé et déféré au parquet de Paris. Le journal Valeurs actuelles nous révèle son blase: Mehdi Korchi – ce que ne font pas toujours tous les journaux dans ce genre d’affaire.
Le mauvais larron avait filmé son agression et s’était vanté d’avoir craché sur Eric Zemmour. Puis il avait diffusé la vidéo sur Snapchat. Elle a fait scandale et de nombreuses personnalités de droite comme de gauche ont apporté leur soutien à Zemmour.
Mais il y a une deuxième vidéo postée par Mehdi Korchi. Penaud, il s’excuse et dit « s’être laissé emporter ». Personne n’en parle. Pourquoi cette vidéo n’appelle-t-elle aucune compassion? Parce que Mehdi est arabe et que Zemmour est juif?
Il est évident que le pauvre Mehdi avait de quoi « s’emporter ». Le jeune d’Orléans, de passage dans la capitale malgré le confinement, comptait faire tranquillement ses courses au Monoprix proche du Figaro. Et alors il a vu Zemmour sortir du magasin les bras chargés de victuailles.
La provocation était manifeste. Zemmour, qui n’est pas pauvre, aurait pu envoyer au Monoprix ses bonnes et ses valets. Au lieu de cela, il a choisi de s’y rendre en personne. Sans doute dans l’espoir d’y croiser l’innocent Mehdi dont le Mossad lui avait signalé la présence. Oui, on comprend qu’il se soit laissé emporter!
Quand Mehdi Korchi est rentré chez lui, il était toujours emporté et a donc trouvé le temps de poster sa vidéo. Et alors? Il est parfaitement compréhensible qu’un emportement contre Zemmour dure longtemps. Et il était donc logique qu’il ait fallu un peu de temps pour que la colère de Mehdi s’éteigne et qu’il poste une vidéo avec ses excuses.
Pour nous, adeptes du journalisme objectif, une vidéo annule l’autre. Mais est-ce que la Justice soumise aux diktats du lobby que l’on sait en tiendra compte? Nous craignons que non et ça nous désespère…
Nous souhaitons à Mehdi Korchi de trouver un bon avocat. Voici quelques arguments qu’il pourra évoquer, sans oublier ceux que lui fournira Claude Askolovitch. Tout d’abord, ses amis et ses camarades viendront dire que Mehdi est un bon garçon. Pacifique et pieux: si l’imam d’Orléans pouvait venir en témoigner, ce serait parfait.
Ensuite il faudra appeler sa mère à la barre des témoins. Elle dira en pleurant que Mehdi est le fils que toute mère aimerait avoir. Il était respectueux et tendre. Et que tous les jours il remplissait filialement le frigidaire familial.
Mais surtout, il faudra retenir à sa décharge le pseudonyme que Mehdi s’était donné sur les réseaux sociaux: « Haram gratuité ». Haram est tout le contraire de halal. Ce qui veut dire en clair que Mehdi avait conscience d’être imparfait et qu’il avançait difficilement mais avec ténacité sur la voix de la rédemption.
Zemmour voudrait-il stopper ce douloureux et complexe cheminement spirituel ? Tout porte à croire que oui, car il a décidé, refusant de tenir compte des excuses de Mehdi, de porter plainte contre lui. On savait bien que Zemmour était un teigneux sans pitié. Mais peut-être que d’ici septembre, il changera d’avis: c’est la date fixée pour le procès de Mehdi Korchi. Pourquoi si tard ? Cela ressort de l’évidence: s’il avait été jugé en comparution immédiate, la jeunesse de son quartier, indignée par les provocations de Zemmour, se serait peut-être révoltée.
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