L’Afrique du Sud n’en a pas fini avec son passé ségrégationniste. Un fait divers récent a enflammé la toile: une photo diffusée sur WhatsApp montre les élèves noirs d’une école séparés des blancs…
Terre de safaris prisée des touristes occidentaux, l’Afrique du Sud n’est pas un pays de cocagne. Vingt-sept ans après la fin officielle de la ségrégation, un fermier blanc est tué chaque semaine et les tensions interraciales persistent.
South African history X
En témoignent plusieurs faits divers récents. Début janvier, au cœur de l’ancienne colonie britannique du Transvaal, la ville rurale de Schweizer-Reneke a été le théâtre d’un scandale numérique. La diffusion sur WhatsApp d’une photo prise dans une école primaire a provoqué un psychodrame : on y voit une quinzaine d’enfants blancs assis autour d’une table tandis que les quatre Noirs de la classe se contentent d’un petit bureau.
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Dans une ville à 95 % blanche, héritière de la culture boer, cette réminiscence de l’apartheid est lourde de symboles. Résultat : la toile s’est enflammée et l’institutrice a été suspendue à titre conservatoire. Le directeur de l’école, Jozeph du Plessis, a eu toutes les peines du monde à s’expliquer, affirmant que les enfants avaient « eux-mêmes décidé de s’asseoir ainsi ».
Afrikraneurs
Pour couronner le tout, le ministre local de l’Éducation (ANC) a dénoncé plusieurs cas de racisme survenus à Schweizer-Reneke et appuyé les manifestations de protestation organisées aux abords de l’école. Au cœur de ce bras de fer politique, l’institutrice a été soutenue par un syndicat majoritairement composé d’Afrikaners. Blanchie (sans mauvais jeu de mots…), elle a finalement pu réintégrer sa classe.
Mais la polémique a rebondi quelques jours tard. Dans un collège de Vereeniging, non loin de Johannesburg, la vidéo d’une banale altercation entre deux adolescents a échauffé les esprits. Et pour cause : un jeune Afrikaner y met KO son adversaire noir ! À l’ère numérique, la viralité de ce type d’empoignades promet d’achever la nation arc-en-ciel.
