Reportage dans la nation « arc-en-ciel »…
« Il s’agit d’une politique de bon voisinage. Il faut accepter le fait qu’il y a des différences entre les gens. Dans la mesure où ces différences existent, vous devez les reconnaître. Cela ne vous empêchera pas de vivre ensemble ou de vous entraider, mais cela sera mieux si vous le faites comme de bons voisins ».
Ces paroles auraient pu sortir d’une réunion non mixte ou d’un repas communautaire organisé par la France Insoumise. Elles ont été tenues en 1950 par Hendrik Verwoerd, ministre des Affaires indigènes en Afrique du Sud, en charge de la législation de l’apartheid. En 1992, la fin de l’apartheid est soumise par référendum aux Blancs. 69 % d’entre eux approuvent les négociations entamées par le Président Frederik De Klerk, Afrikaner d’ascendance huguenote. Deux ans plus tard, les premières élections au suffrage universel ouvertes aux Noirs sont remportées par Nelson Mandela.
Trente ans plus tard, où en est la nation « arc-en-ciel » ?
La tentation zimbabwéenne
Le slogan « nation arc-en-ciel » vient de la bouche de Desmond Tutu. L’archevêque anglican nous a quittés le 26 décembre dernier. Si la formule peut prêter à sourire, elle répond alors à une urgence : ménager les rancœurs des Afrikaners et éviter la guerre civile. Dans le centre du Cap trône la cathédrale Saint Georges. Après y avoir longuement officié, l’homme y repose désormais. Dans un parc situé à deux pas, une sculpture laisse les badauds indifférents, pourtant nombreux en ce dimanche de Pâques. L’homme n’est pas un illustre inconnu, il n’est autre que Cecil John Rhodes. Magnat du diamant, cet homme d’affaires britannique devient Premier ministre du Cap en 1890 après s’être attiré les faveurs
