Le retour au pouvoir des Taliban en Afghanistan est le résultat de l’hubris des Américains qui se sont révélés impuissants face à un îlot archaïque et sectaire.
Quarante ans de guerre. Etat domino au cœur de l’Asie centrale, ce qu’on nomme l’Afghanistan a été tour à tour dominé par les Perses, les armées d’Alexandre Le Grand, les proto-Mongols Yuezhi, l’empire indien Kouchan, les Britanniques, ou encore les Russes, livrant toujours hardiment bataille… Avec l’Ethiopie et le Japon, c’est un des pays non-occidentaux à avoir le plus farouchement résisté à l’époque coloniale. Autopsie d’un échec annoncé.
Un Etat fictif
Le 14 juin dernier, Joe Biden annonçait le retrait des troupes américaines. Deux mois plus tard, les Talibans prenaient Kaboul et renversaient le régime en place, sorte de protectorat occidental entretenant une fiction d’Etat souverain. En novembre 2001, la guerre contre le terrorisme entamée par George Bush fit de l’Afghanistan sa première cible. L’objectif de guerre était assez simple : abattre Al-Qaïda, débusquer Ben Laden et son complice le Mollah
