Une tribune de Me Oudy Ch. Bloch, avocat au Barreau de Paris
Que l’on estime que les avocats de la famille de Sarah Halimi, dont je m’enorgueillis de faire partie, sont partiaux dans leur prise de parole ou de plume est une objection que l’on nous oppose souvent. Mais elle ne se justifie pas toujours.
Notamment, lorsque l’on soutient contre toute évidence que les trois expertises psychiatriques étaient unanimes et concordantes ou que le déséquilibre de six experts contre un devait nécessairement faire pencher la balance de la justice en faveur de l’abolition. Ces deux affirmations sont fausses.
Les trois expertises n’étaient pas unanimes car la première concluait à une altération du discernement – ce qui impliquait la possibilité d’une mise en accusation de M. Traoré devant la Cour d’Assises de Paris –, la deuxième penchait inversement vers une abolition du discernement avec une psychose chronique, quant à la troisième, elle s’orientait mollement vers une abolition du discernement mais sans psychose chronique. Point d’unanimité donc.
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Quant à la côte de six contre un, elle est à reprendre si l’on retient les interventions révélatrices de deux experts devant la chambre de l’instruction. Le Dr Bensussan, représentant la deuxième expertise, a reconnu à l’audience qu’il s’était
