Selon des rumeurs persistantes, l’interprète du tube Djadja serait pressentie pour chanter lors de la Cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques cet été. Il est supposé que la chanteuse y interprète une chanson d’Édith Piaf. Comme un tel choix provoque le grand désarroi de militants identitaires, le grand cirque de l’antiracisme est ouvert !
Non, rien de rien
En France tout ne finit pas en chanson, mais en polémique. L’ « affaire Aya Nakamura », on s’en serait bien passé. Cette polémique est partie en flèche, alors que personne n’a officiellement confirmé que la chanteuse revisiterait Edith Piaf lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques. Ce choix putatif, révélé par L’Express[1], a suscité une salve de critiques, notamment dans les rangs de la droite identitaire. La chanteuse franco-malienne a été huée au meeting de « Reconquête ! » à Paris dimanche, quoique beaucoup moins que François Hollande. Je déteste les huées, c’est le signal faible de la barbarie. Mais dites « Zemmour » dans un meeting LFI, et vous verrez également du pays…
Un groupuscule appelé Les Natifs – qui semble être une nouvelle émanation de Génération identitaire – a posté ce commentaire « Y a pas moyen Aya, ici c’est Paris, pas le marché de Bamako ! »
Certes, les militants font stricto sensu référence à son origine et sa culture africaines, pas à la couleur de sa peau. Mais la différence est sans doute trop subtile pour les laver du reproche de racialisation. C’est déplorable, mais passablement insignifiant.
De l’autre côté, bien sûr, la polémique a lancé un ridicule festival de postures antiracistes, faisant de cette chanteuse pour ados la nouvelle Barbara. Soudain, ils adorent tous Aya Nakamura, même si comme moi ils ne l’ont découverte qu’hier. Tout ce cirque a culminé avec le consternant numéro d’Amélie Oudéa-Castera essayant de se la jouer jeune en chantant « Djadja ». Je vous l’épargne: l’original n’est déjà pas mélodieux, mais là c’est carrément un naufrage.
Pourquoi une Noire ne pourrait-elle pas représenter la France ?
En dehors de quelques misérables insulteurs anonymes des réseaux sociaux qui ne cachent pas leur racisme, personne ne dit cela, même si quelques-uns le pensent peut-être. Évidemment, une noire native de Bamako peut parfaitement aimer et représenter la culture française. Mais on peut aussi penser qu’Aya Nakamura n’est pas le meilleur choix sans être traité de raciste.
Comme l’a dit Marion Maréchal sur BFMTV, Aya Nakamura ne chante pas vraiment en français, mais dans un sabir mélangeant l’argot des cités, le verlan et le dialecte des rues africaines. « Suis pas ta catin, Djadja, genre, en catchana baby, tu dead ça ». Vous m’enverrez la traduction… Vous me direz que le yéyé da-doo ron ron, ce n’était guère plus intello. Je vous le concède. Mais le problème c’est que derrière Aya Nakamura, il y a un choix idéologique. On entend représenter la France à partir des apports extérieurs ; il faut valoriser la nouvelle France. La culture française traditionnelle et majoritaire ne doit avoir aucune préséance. Cela traduit aussi un refus de l’assimilation au profit de la créolisation rêvée par Mélenchon, laquelle est une assimilation à l’envers : c’est au peuple old school de s’adapter aux nouveaux arrivants.
Après tout, peut-être qu’Aya Nakamura fera taire ses détracteurs et me décevra en bien en nous offrant une belle interprétation classique d’un standard français. De toute façon, elle aura du mal à faire aussi tarte que la Marseillaise truffée de niaiseries féministes que nous a infligée Catherine Ringer le 8 mars…
[1] https://www.lexpress.fr/politique/aya-nakamura-chantant-piaf-les-exigences-secretes-demmanuel-macron-pour-les-jo-2024-YXO6ULUNYFC55CBVAS2QOXOMNM/