En vue des élections législatives anticipées, les futures alliances se négocient avec intensité par les différents partis. Qui aura la plus grosse part du gâteau dans ce climat démocratique tendu ?
Qu’on se rassure : il ne s’agit pas de l’injonction christique « aimez-vous les uns les autres » qu’au demeurant je ne cultive pas assez. Toutefois il me semble que, si la vie politique est passionnante en même temps que problématique depuis la déroute du camp présidentiel au soir du 9 juin et la décision (concoctée de longue date) d’Emmanuel Macron de dissoudre l’Assemblée nationale, le climat démocratique, lui, est très angoissant. Le président de la République a surpris tout le monde, jouant le destin de la France à pile ou face, espérant, contre toute attente, faire triompher sa cause le 7 juillet avec un enthousiasme, paraît-il, roboratif. S’agit-il, chez lui, d’un sentiment sincère ou d’une volonté de donner le change ? Après avoir placé sa majorité relative dans un extrême péril, cherche-t-il à la persuader que rien n’est perdu, que tout reste ouvert ?
Ce qui se déroule depuis le 9 juin, les bouleversements, les alliances, les trahisons et les controverses, les unions étranges et les revirements inattendus, compose un paysage infiniment plus révélateur que celui que le prétendu dépassement de la gauche et de la droite, en 2017, a semblé créer. Aujourd’hui, c’est comme si une politique de non-dits avait volé en éclats, à droite comme à gauche, et dans les extrémités de ces deux équilibres
