Pas besoin d’être un génie de la géostratégie pour comprendre que la guerre des nerfs entre la République islamique d’Iran et Israël se joue aussi sur le plan informatique. Tout récemment, le Guide suprême de la révolution Ali Khamenei a même déclaré que les combats virtuels étaient bien plus violents que n’importe quel affrontement armé. Ces derniers mois en Iran, un virus informatique a potentiellement causé plus de dégâts dans le programme nucléaire que n’importe quel Osirak déclenché par l’Etat hébreu au nez et à la barbe de ses ennemis déclarés du Golfe persique.
Dans cette guerre froide cybernétique, Téhéran tente d’avancer ses propres pions en créant son propre réseau Intranet distinct d’un web de plus en plus censuré. Comme on n’est jamais trop prudent, l’accès à Google vient d’être bloqué, ce qui laisse espérer que les bonnes mœurs seront sauves sur la Toile irano-iranienne. Las ! La République islamique a d’ores et déjà annoncé le lancement d’un site de rencontres irano-iranien, dans le plus pur respect des lois perses, qui autorisent une certaine souplesse : le « mariage provisoire » permet en effet de convoler en justes noces puis de divorcer rapidement en cas d’incompatibilité conjugale, là où la plupart des monarchies sunnites voisines soumettent les épouses au bon vouloir de leurs maris. Il faut dire que l’Iran ne souffre pas de la comparaison avec son grand rival saoudien, où l’on attend toujours de pouvoir délivrer des permis de conduire aux demoiselles, lesquelles sont loin de représenter la majorité des étudiants et de la population active, comme dans la république chiite, qui fait figure de borgne dans une oasis d’aveugles.
Connaissant la beauté fulgurante des citoyennes du pays de Hafez et Omar Khayyam, plus d’un quidam serait tenté de postuler au Pôle emploi sentimental local. Avec un zeste d’imagination, une annonce publié par l’équivalent iranien des fameux Meetic, attractiveworld et autres adopteunmec.com pourrait donner : « Si tu es brune, aux yeux bleus et à forte p…ersonnalité, ça m’intéresse aussi ».
Un bémol cependant : là où ligues de vertu, milices, conseils religieux et institutions politiques ne font qu’un, pour une jeune femme, adopter un mollah en guise de « mec » n’est pas toujours un cadeau…
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