Mes pensées de François Cevert à Jean-Pierre Montal, de Marie Dubois à Caroline Garcia, de Georges Conchon à Brigitte Lahaie.
Dans un pays qui criminalise la côte de bœuf persillée et bannit certains mots au Scrabble, il serait bien présomptueux d’afficher un optimisme béat et une foi immodérée dans l’avenir. Quant aux résolutions, depuis le tournant de la rigueur en 1983 et l’instauration des limitations de vitesse, nous ne croyons plus à un Occident éclairé, jouisseur et débridé, condensateur de promesses et d’ivresse. Nous sommes entrés dans l’ère des commentateurs et des instructeurs, des blouses blanches et des camisoles, des jaloux et des revanchards, des petits « moi je » aux grands lavages de cerveaux. Avec nos moyens modestes, rien que des mots, et malgré la camarilla des modérateurs, nous tenterons de résister aux gens sérieux et raisonnables, experts assermentés des plateaux, obturateurs du réel, critiques aveugles et sinistres rhéteurs. Ils n’auront pas notre liberté moqueuse et désespérée, ils n’atteindront pas notre dilettantisme souverain et notre nostalgie
