Accueil Brèves Adieu à Christopher Hitchens, « Hitch » pour les amis

Adieu à Christopher Hitchens, « Hitch » pour les amis


Christopher Hitchens a trente ans lorsqu’il se rend à Athènes, non pas pour y écrire un livre sur la dictature des colonels, ni sur l’Acropole, ce qu’il fera plus tard, mais pour y ramener en Angleterre le cadavre de sa mère. Elle s’est suicidée avec son amant, un prêtre. Ce dernier s’est ouvert les veines dans la baignoire. L’histoire ne dit pas qui s’est occupé de la dépouille du religieux, mais explique peut-être l’athéisme féroce de Christopher Hitchens qui tenait Dieu pour un empoisonneur public et Mère Térésa pour un imposteur… mot qui, bizarrement, n’existe pas au féminin.

Mais il y avait encore bien pire aux yeux de Hitch: les islamistes. Son soutien à la politique de G.W.Bush et des néo-conservateurs, ainsi que son amitié pour Salman Rushdie, lui valurent d’être classé en 2005 parmi les cinq plus grand intellectuels du monde. Seule la France l’ignora et il le lui rendit bien.

Réactionnaire à la mode anglaise, fortement influencé par George Orwell et Arthur Koestler, aimant s’entourer de jolies femmes, poussant la provocation jusqu’à passer ses vacances à Bagdad, Christopher Hitch ne reculait devant rien. Il insista même pour subir « le supplice de la baignoire », ne serait-ce que pour prouver que les lamentations des prisonniers de Guantanamo concernant leur prétendue torture, relevaient surtout de la propagande.

Par ailleurs, il prenait un vif plaisir à dégommer avec sa verve de polémiste les théories du complot sur le 11 septembre, les mensonges sur la flottille vers Gaza ou les apologistes des émeutiers de Londres (il considérait le socialisme comme une machine à excuses ).

Le directeur de  » Vanity Fair  » dont il était un collaborateur assidu, a écrit à l’occasion de sa mort qu’il donnait l’impression d’écrire pour vous et vous seul. C’est la seule manière d’écrire qui vaille. Son recueil d’essais, Arguably, érudit, paradoxal et drôle avait emballé ses amis Martin Amis et Julian Barnes. Tous deux le considéraient comme un homme cruel, ce qui dans leur bouche était un sacré compliment.



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