Un été marqué pour moi, entre Côte d’Azur et Jura, par le cinéma nonsensique. Eh ben, y a pas à dire : une heure treize au poste avec Dupieux, c’est quand même moins long qu’une heure trente-neuf à la Party de Blake Edwards – mais plus que les cinquante-cinq minutes consacrées par Arte à Ephraïm Kishon. Rien à voir ? C’est bien ce que je dis.
Party fine chez Télérama
Reprise de La Party (1968). Par quelle magie ce redoutable nanar continue-t-il de faire l’unanimité auprès des cinéphiles cinquante ans après ? Mystère et boule puante.
Le pauvre Peter Sellers, passé au cirage, surjoue ici un Gaston Lagaffe indien qui déclenche des catastrophes en chaîne dans un cocktail mondain. Du jamais-vu (… depuis les Trois Stooges), et en même temps tellement sixties !
« Un chef-d’œuvre cultissime », se pâment Les Inrocks. « Absurde, géométrique, implacable comme la fatalité en marche… », décrypte dans Télérama un Pierre Murat extatique – qu’on a connu plus sévère avec les pignolades.
Mais ici rien à voir, nous fait-il savoir : c’est un film engagé ! Au-delà des bonnes blagues, il dénonce « le vide existentiel […] de la société du paraître ». Putain, j’appelle l’AFP ou je fais un tweet ?
Dans ce « chef-d’œuvre », donc, la forme ne le cède en rien au fond : « Une avalanche de gags, rien que des gags : un vrai manifeste surréaliste ! » (Pardon, l’ami Pierrot, mais dans le vrai-vrai Manifeste du surréalisme, je n’ai pas trouvé la
