Accueil Monde «La France a répandu l’analphabétisme en Algérie»!

«La France a répandu l’analphabétisme en Algérie»!

Un nouveau crime inqualifiable



Le chargé des questions mémorielles du président algérien a affirmé qu’en 1830, « tout le monde savait lire et écrire en Algérie ». Selon lui, la France est responsable de l’analphabétisation de l’Algérie. Ben voyons…


Abdelmadjid Chikhi est conseiller auprès de la présidence algérienne. Il est chargé des archives et de la mémoire. À ce titre, il est l’alter ego de Benjamin Stora à qui Macron a confié la rédaction d’un mémoire sur l’histoire commune franco-algérienne.

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Les deux hommes sont donc appelés à se voir et à travailler ensemble. Si l’on en juge d’après les déclarations d’Abdelmadjid Chikhi, ils auront beaucoup de choses à se dire. Car aux innombrables crimes que nous avons commis en Algérie vient de s’ajouter un autre. Et un des pires: un crime contre l’esprit !

En effet, d’après M. Chikhi, la France coloniale « a répandu l’analphabétisme en Algérie ». En 1830, au moment de la conquête française « plus de 80% des Algériens savaient lire et écrire » a-t-il précisé. Pour conforter ses dires, il a déclaré s’appuyer sur des travaux d’« historiens » dont il n’a pas donné les noms.

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M. Chikhi n’a pas été avare de détails. Même si en faisant preuve de mauvais esprit, on peut les trouver passablement contradictoires. Continuons quand même à l’écouter, car toutes les occasions de s’instruire sont bonnes à prendre. Il a affirmé qu’en 1830, « tout le monde savait lire et écrire en Algérie ». Tout le monde, donc pas seulement 80% de la population ?

Et comment avons-nous fait pour propager l’analphabétisme en Algérie ? Simplement, toujours d’après Abdelmadjid Chikhi, « nous avons éliminé tous ceux qui savaient lire et écrire ». Un doute subsiste néanmoins quant au nombre de ceux que nous avons massacrés: 80% ou 100% de la population algérienne ?

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Pour aller plus loin, nous aussi, nous avons consulté des historiens. Voici les résultats de leurs travaux. Le Dey d’Alger disposait d’un office de statistiques extrêmement performant. Ce qui lui permettait de mesurer avec exactitude le taux d’alphabétisation de ses sujets. Dans son harem, il y avait une bibliothèque avec des milliers d’ouvrages. Et les pirates barbaresques chargeaient leurs felouques avec des centaines de livres. Il nous faut maintenant souhaiter beaucoup de courage à Benjamin Stora.



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est journaliste et essayiste

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