Ouf, nous voilà rassurés. On craignait qu’« Osez le Féminisme » soit passé de vie à trépas après que sa fondateure (fondateuse ? fondeuse ?) Caroline de Haas a réussi le score pourtant très encourageant de 0,29% aux élections européennes. Or la disparition d’OLF aurait été une bien triste nouvelle pour ceux qui cherchent des argumentaires contre la niaiserie néoféministe : avec elles, y’avait qu’à se baisser.
En général, la prose de ces gens s’autodétruit sans même que le Cohen paresseux ait à se donner la peine de trousser une analyse ou un commentaire : copiez, collez, cassez ! Et pis la mort d’OLF aurait provoqué une diminution sensible des occasions de rigoler, ce qui est triste, à la réflexion. Si la phrase qui précède vous semble un rien tautologique, vous avez raison. Mais j’ai une bonne excuse : je suis sous influence stylistique d’OLF. Car, oui OLF est revenu ! – revenue(e), revenuE? revenu-e ? Et je viens de lire la poignante tribune que ces dames ont publiée dans Le Monde : « M. Hamon, généralisez les ABCD de l’égalité ! »
Perso, je suppute que Caro est revenue en personne aux commandes de la boutique, tant on reconnaît dans ce texte les fondamentaux qui sont les siens :
– élégance du style « Votre volonté affichée de faire de l’égalité un marqueur identitaire de votre politique a soulevé l’espoir de voir se concrétiser le projet de progrès qui nous rassemble : faire grandir cette société égalitaire »,
– finesse des hypothèses « Mettre en cause les stéréotypes de sexe, c’est enrayer la machine à inégalités »,
– complexité du propos « Nous voulons la généralisation des ABCD parce qu’ils sont efficaces »,
– clarté des solutions : « C’est en articulant une action transversale – programme et formation des enseignants – et spécifique – dispositifs dédiés en classe – que l’égalité progressera »
– caractérisation raisonnable de l’adversaire : « Le lobbying de quelques organisations réactionnaires, dont le projet ne trouve aucune convergence avec celui que vous nous aviez promis de défendre. »
Oui, c’est la fête, les amis, Caro est revenue !
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