Le procureur de la République de Marseille en charge de la catastrophe de l’A320 de Germanwings a donné à 12h30 une conférence de presse dans un salon de l’aéroport de Marignane.
Après une introduction où il a dit sans trop de formules diplomatiques sa colère à l’encontre des enquêteurs du BEA, qui lui ont communiqué trop tardivement les infos issues de la boîte noire (pour dire les choses à notre façon, on n’a informé le proc qu’après la multiplication des fuites dans la presse), Brice Robin a rendu compte des premiers résultats de l’analyse des enregistrements effectués dans la cabine avant le crash :
« Nous avons la retranscription des 30 dernières minutes du vol. Durant les 20 premières, les deux pilotes échangent de façon enjouée, courtoise. Rien d’anormal. On entend ensuite le commandant de bord préparer le briefing de l’atterrissage. Le commandant de bord demande au copilote de prendre les commandes. Un siège recule, la porte se ferme. On peut penser qu’il s’est absenté. A ce moment-là, le copilote est seul aux commandes. C’est alors qu’il manipule les boutons pour amorcer la descente de l’appareil. Cette action ne peut être que volontaire. »
La conclusion du magistrat est donc on ne peut plus claire : « Par une abstention volontaire, le copilote a refusé d’ouvrir le cockpit au commandant de bord et a actionné le bouton commandant la perte d’altitude (…) pour une raison que nous ignorons mais qui peut s’analyser comme une volonté de détruire cet avion. »
Cette commande d’altitude, a-t-il précisé, nécessite une quinzaine de rotations manuelles pour faire descendre l’avion de 10000 à 2000 mètres. Elle ne peut donc avoir été actionnée par erreur ni, par exemple, par la tête d’un pilote heurtant le tableau de bord à la suite d’un malaise.
Le procureur de la République de Marseille a révélé que ce copilote s’appelle Andreas Lubitz, est âgé de 28 ans et est bien de nationalité allemande. Il a également affirmé à plusieurs reprises que « rien ne permettait de dire qu’il s’agit d’un attentat terroriste ».
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