Accueil Brèves A-t-on trop parlé du drame de Toulouse ?

A-t-on trop parlé du drame de Toulouse ?


Le sociologue et directeur de recherches au CNRS, Laurent Mucchielli est une boussole assez sûre quant aux âneries à ne pas dire sur toutes les questions afférentes à l’Islam, aux banlieues, à la délinquance, au racisme ou à l’extrême droite. Attention les amis, ce n’est pas moi qui dresse un amalgame, ce ne sont là que ses sujets de prédilection du Professeur Mucchielli, ou plutôt, ces jours-ci, de prédiction.

Que nous disait, ou plutôt donc, nous prédisait Monsieur Laurent alias Madame Irma lundi soir, dans les colonnes des Inrocks.fr qui l’interrogeaient sur les conséquences politiques de la tuerie de l’école à Toulouse « ce drame est plus difficile à politiser puisque selon les premiers éléments de l’enquête, le meurtrier n’est pas un islamiste ou un banlieusard – les cibles favorites du débat public – mais une personne qui est apparemment issue d’un groupuscule néo-nazi. Or ce thème de violence d’extrême droite est peu présent en France à la différence d’autres pays comme l’Allemagne. »

Comme il s’est révélé quelques heures après cette prédiction (ou cette prédication, c’est comme vous voulez) que Mohamed Merah n’était pas stricto sensu « issu d’un groupuscule néo-nazi » mais qu’il se trouvait plutôt être « un islamiste ou un banlieusard – les cibles favorites du débat public » (on appréciera au passage l’utilisation du mot « cible » dans un tel contexte) Lolo-Irma a dû se livrer à un touchant exercice de rétropédalage pour nous expliquer pourquoi il avait raison d’avoir tort.

Deux jours plus tard, rebelote donc, toujours chez nos amis des Inrocks
Je ne vous en livre les premières lignes, mais les amateurs peuvent toujours aller lire la suite de l’interview sur le site. Ils ne seront pas déçus :

Les Inrocks : « En début de semaine, vous estimiez sur le site des Inrocks que le risque de politisation du drame de Toulouse était plus faible que lors de l’affaire Paul Voise en 2002. Compte tenu de l’évolution de l’affaire, estimez-vous que ce soit toujours le cas ? »

Laurent Mucchielli : « Non bien sûr, j’ai parlé trop vite ! D’abord j’ai cru comme tout le monde la piste du néo-nazi qui dominait lundi dernier dans le débat public et qui n’était pas démentie par les pouvoirs publics alors que la police savait déjà qui elle recherchait. Ensuite j’ai sous-estimé l’ampleur de la médiatisation qui nous a offert une sorte de cas extrême du traitement médiatique des fait divers. C’est une véritable armée de journalistes qui est stationnée à Toulouse et qui a commenté pendant 4 jours minute par minute chaque faits et gestes, chaque bruit, chaque aller et venue des uns et des autres, donnant le plus souvent des détails sans intérêt mais organisant une sorte de show dramatique permanent. Tout le reste s’est arrêté. Le monde entier a paru tourner autour de Toulouse et cela me semble excessif. »

Vous avez dit excessif ? Comme c’est excessif…



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