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À Rome vis comme les Romains…

L'islamisme parvient à faire son nid, parce que nous sommes à la dérive


À Rome vis comme les Romains…
© Pascal Fayolle/SIPA

Comment espérer pouvoir mettre la limite comme il le faudrait à l’expansion du communautarisme islamiste, à l’envahissement de l’espace public par ses emblèmes, si ce sont des « fils déguisés en père » qui mènent le bal et nous gouvernent ? Analyse.


La France n’est pas les USA. Et si elle est traditionnellement une terre d’accueil, elle n’est pas une terre d’Islam. Aussi, comme disait il y a peu Pierre Manent, qui sans être un mollasson est loin d’être un va-t-en-guerre, il conviendrait « de réduire la part musulmane de la France, de l’Europe ». C’est donc bien, ainsi que l’engage dans cet article roboratif Jean-Paul Brighelli, au-delà de cette seule sphère de l’école que nous avons à défendre notre environnement culturel, esthétique – notre paysage symbolique –, contre l’offensive islamiste…

Ceci posé, me tenant éloigné de ceux qui dans le vieux fil impérial, romano-chrétien, aussi rénové soit-il sous les couleurs de la Démocratie et de la Nouvelle anthropologie, ne cessent d’usiner la fausse monnaie d’un Occident qui prétend, sinon digérer, surplomber la culture de ceux qui ne sont pas nous, je dis que nous ne réussirons à élaborer comme il le faudrait une politique de grande exigence et de grande fermeté (comme par exemple Driss Ghali l’évoque) face au sécessionnisme culturel islamiste, si dans le même temps nous ne mesurons la puissance irradiante de cet autre fondamentalisme auquel, embarqués dans une régression juridique qui se déploie sous les termes du « progressisme » et de la « lutte contre toutes les discriminations », nous avons cédé.

Aussi je veux bien que Brighelli, dont j’apprécie la vigueur et le style, s’en prenne comme il le fait à ceux qui « s’asseyent sur l’aliénation de donzelles prêtes à servir de boucliers à des fondamentalistes », mais moi, que voulez-vous, je pense en parallèle tout aussitôt à ce cas dont j’ai fait un véritable cas d’école : celui de toute cette « communauté éducative » d’un Lycée du pays basque qui, suivant les consignes ministérielles, presse locale à l’appui (toute une page du quotidien Sud-Ouest), a baissé culotte face à la revendication de deux pimprenelles qui exigeaient de tous de se faire appeler par le prénom masculin qu’elles se sont donné. Face au rouleau compresseur du juridisme lgbtiste, tout l’alentour, prié d’obtempérer à l’injonction des deux adolescentes, a fléchi, les entraînant ainsi, comme leur discours en résonnait pour l’une, dans le potentiel passage à l’acte à venir d’une « transition »… Et cela sans autre idée de la contre-réification identitaire qu’instaure la nouvelle normativité trans-homosexualiste, ni autre écart par rapport à la toute-puissance et à l’économie proprement « meurtrière » du fantasme agi sous couvert de cette idéologie du sujet auto-fondé dans son genre…

A lire aussi, Jeremy Stubbs: École: éducation à la sexualité ou au genre?

Mais de cela – de la façon dont d’avoir fait de « l’inversion psychique » une norme [inversion inhérente à la bisexualité psychique, restée sous-jacente au vieux familialisme, ainsi que le trait provocateur, mais en vérité si profond de Blanche Gardin l’a relevé : « La manif pour tous, tous des pédés » ], nous avons ouvert la voie des nouvelles ségrégations « wokistes » – qui veut savoir quelque chose ?

Je note là que tout cela ne date pas d’aujourd’hui. C’est ainsi que dès la fin des années 50, dans le contrecoup  de la catastrophe nazie, la problématique œdipienne commençant à être remisée au magasin des antiquités freudiennes, le psychanalyste Lacan, fin interprète de l’hystérie et des masques de l’infantilisme, vit advenir cette mythologie préœdipienne des plus confuses qui, plusieurs décennies plus tard, allait prendre force de loi sous le néologisme d’homoparentalité.

Qui accepte de reconnaître combien, le miroir défaillant, le principe du père mis sous cloche, deux fondamentalismes s’entretiennent l’un l’autre ?

Comment espérer pouvoir mettre la limite comme il le faudrait à l’expansion du communautarisme islamiste, à l’envahissement de l’espace public par ses emblèmes  (emblèmes indiquant au peuple de souche et autres assimilés la sécession engagée), si ce sont, comme ceux-là le reçoivent sans nul doute, des  » fils déguisés en père » (la formule, visant les fils œdipiens, est de mon cher Michaux, dans son texte Rature) qui mènent le bal et nous gouvernent?

Et qui peut croire, alors que la fonction paternelle (tierce et de limite) de l’État est, comme telle, à la dérive, on va réussir à mettre au pli de notre référence souveraine, nationale, ceux qui se trouvent aussi bien entretenus par notre propre désintégration des repères existentiels universels que par des mères et des pères eux-mêmes régressivement sur-enlacés à la Oumma, dans la haine de l’autre Mère et du Père que peuvent venir représenter pour eux la France et ses institutions ?



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