Les « annulés » du mois d’avril. Ce qui semblait une mauvaise blague est devenu un fait social. Chaque mois, de nouveaux accusés – parfois improbables – sont purement et simplement « effacés de la photo » comme dans les meilleures années du stalinisme. Motif ? Ils sont jugés « offensants » par les tenants de la cancel culture.

Pour en finir avec l’Antiquité
Certains n’ont pas attendu l’interview d’Emmanuel Macron sur CBS pour « déconstruire notre histoire ». Mais ce ne sont plus les « barbares » qui tentent de saccager Rome, ni même les étudiants incapables de retenir les terminaisons « rosa, rosa, rosam » ; désormais, les vandales, ce sont les professeurs eux-mêmes. Le mouvement a démarré il y a quelques semaines avec la publication par l’inénarrable New York Times d’un « portrait » (en fait un manifeste) de Dan-el Padilla Peralta, professeur d’histoire antique à l’université de Princeton. Selon cette éminence, « les lettres classiques ont contribué à l’invention de la “blanchité“ et à sa domination ininterrompue ». Padilla s’appuie sur sa jeunesse en République dominicaine et sur un discours du dictateur Rafael Trujillo, louant la Grèce antique comme « la maîtresse de la beauté, rendue éternelle dans la blancheur impeccable de ses marbres », pour conclure que la vénération de la « blancheur antique » est consubstantielle au fascisme. D’où son projet de « détruire » sa discipline. Une telle
