Les « annulés » du mois de mars. Ce qui semblait une mauvaise blague est devenu un fait social. Chaque mois, de nouveaux accusés – parfois improbables – sont purement et simplement « effacés de la photo » comme dans les meilleures années du stalinisme. Motif ? Ils sont jugés « offensants » par les tenants de la cancel culture.

Marieke Lucas Rijneveld
Chef d’inculpation : Trop blanche
Une Blanche pour traduire le texte d’une femme « résolument noire » ? Vous n’y pensez pas ! Dans une tribune enflammée, la militante racialiste Janice Deula dénonce le « choix incompréhensible » de confier à l’écrivaine néerlandaise Marieke Lucas Rijneveld la traduction de la jeune poétesse afro-américaine Amanda Gorman. Pourquoi un tel courroux ? Parce que, « blanche, non binaire », elle ne serait pas la bonne personne pour traduire une poétesse « jeune, femme et résolument noire » (sic). Cette mauvaise plaisanterie aurait dû, au pire s’arrêter là, au mieux être poursuivie pour racisme et discrimination liée au genre. Mais la tribune a été partagée, relayée, citée. Sous la pression, Marieke Lucas Rijneveld a annoncé qu’elle jetait l’éponge… Espérons que son cas ne fera pas jurisprudence et qu’on ne demandera pas aux traducteurs d’avoir la même couleur de peau, le même âge, le même genre, la même taille, la même
