S’il y en a un que l’on n’imaginait pas avoir la verve d’Audiard, c’est bien Alain Juppé. Mais il faut croire que la défaite lui va bien au teint et lui donne soudain le sens de la formule. Et c’est Michel Rocard qui en a fait les frais. Le parangon de la deuxième gauche, aujourd’hui octogénaire charmant, continue en effet d’être sollicité par les médias qui confondent sagesse des grands anciens et gérontophilie.
Rocard a en effet cru bon de déclarer sur BFM qu’il fallait supprimer la dissuasion nucléaire qu’il a chiffrée de manière tout à fait fantaisiste à 16 milliards d’euros par an. Pourquoi ? Pour satisfaire aux exigences d’équilibre budgétaire, pardi ! C’est ça, un vrai européen social-libéral ou libéral tout court d’ailleurs. On n’aura plus de dette à la fin mais en même temps, on sera mort.
Juppé a donc tout de suite dégainé et fait remarque, pince sans rire : « Observez l’état du monde : il est paisible, il n’y a pas de menace, pas de risques de prolifération nucléaire…donc c’est bien le moment de se mettre à poil sur le plan de la défense »
Il a d’ailleurs été suivi dans sa réprobation par l’ensemble de la classe politique à l’exception, bien entendu, des Ecologistes qui, quand ils entendent le mot bombe atomique, sortent leur parapluie (pas nucléaire).
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