Suite aux graves événements d’hier, le président du parlement iranien, Ali Larijani, a ce matin, violemment condamné… la condamnation par le Conseil de sécurité des Nations-Unies de l’attaque de l’ambassade de Grande-Bretagne mardi à Téhéran par des « étudiants » : « La décision prise hâtivement par le Conseil de sécurité pour condamner les actes des étudiants vise à couvrir des crimes commis antérieurement par l’Amérique et la Grande-Bretagne, alors même que la police a tout fait pour maintenir le calme », a dit, sans rire, Larijani au Parlement, avant de conclure sur un ton un rien menaçant: « Cette mesure sournoise sera un facteur d’instabilité pour la sécurité internationale ».
La veille, le ministère iranien des Affaires étrangères avait pourtant lui aussi condamné cette invasion réagi, en exprimant dans un communiqué ses « regrets pour le comportement inacceptable d’un petit nombre de manifestants » et en s’engageant à traduire en justice les « étudiants » anglophobes.
Alors pourquoi ces deux sons de cloches (si tant est qu’on ait encore le droit de sonner les cloches en Iran) ? Il faut croire qu’à Téhéran, on a été très vexé par la virulence inhabituelle de l’ONU. Après les excuses formelles du ministère des Affaires étrangères, on pensait que comme à l’accoutumée, l’affaire en resterait là et on ne s’attendait pas à une réaction ferme, immédiate et unanime du Conseil de sécurité, qui a adopté son texte par 15 voix sur 15 membres, Russie et Chine comprises.
La morale de l’histoire ? Massacrez civils, femmes et enfants, truquez les élections, abrogez toutes les libertés élémentaires, rétablissez l’esclavage, vous pourrez toujours sévir en paix sans craindre d’être ramené à la raison par une réaction unanime et sévère du Conseil de sécurité. En revanche, si vous commencez à vous en prendre à des diplomates…
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