Notre contributrice, en désaccord avec Julien San Frax, conseille d’aller écouter Lohengrin, mais, les yeux fermés.
Un jour, il y a bien longtemps, un artiste génial a découvert avec émotion une bien vieille légende : celle du Chevalier au Cygne. Ce héros lui plaît immédiatement.
Venu du pays du Graal et auréolé d’un pouvoir divin, il voyage dans une barque tirée par un cygne qui lui permet de passer d’un monde à l’autre. Sa mission : protéger l’innocence et la vertu et combattre pour le bon droit et la justice.
Lohengrin vient sauver la pure Elsa de Brabant, injustement accusée d’avoir tué son frère. Victorieux, il épouse la belle, car il est aussi sensible à l’amour profane. Il est en quête d’une âme sœur. Mais il ne peut rester parmi les hommes que tant qu’ils n’ont pas connaissance de sa nature divine. Aussi est-il forcé d’imposer un interdit : « Jamais tu ne devras me demander qui je suis ni d’où je viens ». Évidemment, influencée par la malveillante Ortrud, Elsa finira par poser la question interdite, et Lohengrin, désespéré, devra repartir, non sans avoir rempli sa mission : stabiliser le Brabant en lui rendant son chef, puisque le frère d’Elsa disparu n’était autre que le cygne…
200 ans plus tard
Notre compositeur imagine ensuite la musique qui collerait le plus parfaitement à son livret et en révèlerait également les mystères cachés et personnifie musicalement ses personnages. Bien sûr, il en imagine aussi la mise en scène, en donnant pour la création des instructions strictes : « J’ai indiqué sur la partition l’action scénique devant marcher d’accord avec la musique » écrivait-il à Liszt. Tout doit concorder.
Presque deux-cents ans plus tard,
