Voilà, c’est fini ! Gunther Sachs vient de mettre fin à sa traversée des apparences. Il s’est suicidé samedi dernier dans son beau chalet, à Gstaad (Suisse). Il aurait pu choisir Saint-Tropez, mais il n’y plus d’après à Saint-Tropez. Quand on a encore de la dignité, on ne choisit pas, pour passer de l’autre côté, ce vaste camping, où les héritières Hilton trouvent amusant d’asperger leurs invités au champagne tiède et où les pauvres se plaisent à constater que les nouveaux riches ont aussi mauvais goût qu’eux-mêmes.
Il y a bien longtemps, la plus belle femme du monde s’appelait Brigitte Bardot : le fruit de la tentation incarné, un corps d’elfe gracieusement pommelé, des lèvres charnues bien faites pour embraser le marbre. Gunther vint, la vit, l’emporta au loin. Plus tard, Serge Gainsbourg fit franchir le Rhin à Brigitte, déjà lasse de Sachs. Ainsi tournait la ronde…
Ce matin, le magazine allemand Focus, sincèrement attristé par la mort du vieux playboy, annonçait : Tod eines Gentlemans. Il ne nous semble pas utile de traduire. Sa mémoire s’effaçait lentement. Il a sans doute pensé, fort justement, qu’il valait mieux disparaître, plutôt que de perdre le souvenir d’une vie éblouissante.
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