Accueil Brèves Kadhafi, agitateur d’idées ?

Kadhafi, agitateur d’idées ?


Toutes nos félicitations à Libération : le journal de Nicolas Demorand a dévoilé que les murs de la Fnac, place des Ternes, appartiennent à la Compagnie des exploitations réunies (CER), qui dissimule elle-même la société Lafico (Libyan Arab Foreign Investment Company) c’est à dire Kadhafi. Lafico est d’ailleurs l’une des cinq personnes morales visées par les « mesures restrictives » de l’Union européenne, décidées le 11 mars. Autrement dit, Alexandre Bompard est locataire de Mouammar.

Libé a repéré l’administrateur de biens (un homme d’affaire français) qui a conclu la vente de l’immeuble au fond libyen, et voici son témoignage : « C’est moi qui ai conclu cette vente en 1992. L’immeuble a été acheté par les Libyens à une institution bancaire. C’est un investissement voulu et autorisé par les pouvoirs publics en France. » Pour ne pas faire apparaître officiellement les Libyens, des mandats de gestion ont été confiés à la société Tour Eiffel Asset Management.

Sauf que Libération n’est pas allée jusqu’au but. Le 15 avril 1992 l’ONU a décidé de décréter un embargo contre la Libye soupçonnée fortement d’avoir commandité l’attentat contre le vol 103 au-dessus de Lockerbie. Et on aurait donc aimé que Libé débusque le scoop dans le scoop en enquêtant sur la question à 10 millions d’euros : cette affaire a-t-elle été conclue avant le 30 avril 1992 (date de l’entrée en vigueur des sanctions) ou bien après ?

Les « pouvoirs publics » étaient au courant de la transaction comme le signale Libé et ont au mieux triché (avant même le vote du 15 avril le gouvernement français savait que l’ONU allait prendre ces mesures) et au pire carrément bafoué l’embargo.

A l’époque, le ministre des Affaires étrangères s’appelait Roland Dumas.

C’est donc bien à tort qu’on a accusé celui-ci de défendre exclusivement les intérêts des Syriens…



Vous venez de lire un article en accès libre.
Causeur ne vit que par ses lecteurs, c’est la seule garantie de son indépendance.
Pour nous soutenir, achetez Causeur en kiosque ou abonnez-vous !

Article précédent Tunisiens recherchent révolution
Article suivant Libye : on est prié d’avoir tort
est historien et directeur de la publication de Causeur.

RÉAGISSEZ À CET ARTICLE

Pour laisser un commentaire sur un article, nous vous invitons à créer un compte Disqus ci-dessous (bouton S'identifier) ou à vous connecter avec votre compte existant.
Une tenue correcte est exigée. Soyez courtois et évitez le hors sujet.
Notre charte de modération