La Commission européenne vient de taper sur les doigts de la République Tchèque pour « pratiques contraires au respect des droits de l’homme » dans le traitement des demandeurs d’asile. Les étrangers de sexe masculin qui sollicitent l’accueil dans ce pays pour échapper à des persécutions doivent en effet passer des tests phallométriques. Il s’agit de vérifier si le pénis de l’intéressé est sensible à la présentation au sujet d’images pornographiques d’orientation homosexuelle. Cette pratique se fondait pourtant sur une préoccupation légitime : établir si les demandeurs d’asile arguant des persécutions subies par les gays dans leur pays d’origine ne racontent pas de fariboles. Ceux qui prétendent que les bureaucrates de Bruxelles sont inutiles, sinon nuisibles devront faire leur mea culpa. En bons élèves de feu Georges Brassens, ils ont fait valoir que « la bandaison, papa, ça ne se commande pas ». D’où un risque d’injustice envers celui qui n’éprouve aucune attirance pour les éphèbes présentés à sa concupiscence par les fonctionnaires de Prague. Mais il faut craindre, que s’étant emparé de ce sujet, Bruxelles ne se mette en tête d’établir des normes européennes relatives à l’érection et ses instruments de mesure. Les féministes sont d’accord : c’est le commencement de la fin de la phallocratie.
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