Neige en décembre, la faute à qui ? A personne aurais-je tendance à penser. Après tout, on n’est jamais à l’abri d’une mini-catastrophe naturelle, ni des galères bien réelles qui en découlent. En vérité, nos calamités barométriques, c’est peanuts à côté de celles qui affectent tous les deux ou trois ans Miami, La Havane ou Port-au-Prince…
Mais l’intransigeant François Fillon, lui a trouvé un coupable, parce qu’il en fallait un. Un coupable qui n’est ni la fatalité, ni Brice Hortefeux, ni lui-même, ni le père Noël. Non, ce coupable idéal, il l’a affirmé en direct aux télés depuis Moscou, c’est Monsieur Météo: « Météo France n’avait pas prévu cet épisode neigeux, en tout cas pas son intensité et donc il est incontestable que les services chargés du déneigement ont été pris au dépourvu »
On n’ergotera pas sur le caractère grossier du mensonge, Météo France ayant lancé toutes les alertes qui s’imposaient en temps voulu. On ne chipotera pas non plus le courage d’un premier ministre qui cloue au portail ses propres fonctionnaires au premier pet de travers.
Non, non, juste par superstition, on lui rappellera seulement que les déclarations intempestives faites à Moscou portent la poisse à ceux qui les profèrent. C’est en plein hiver, et là encore depuis la capitale de la ci-devant URSS que Georges Marchais avait approuvé tout aussi péremptoirement sur TF1 le déclenchement de l’intervention soviétique en Afghanistan.
Par temps de grand froid, faut se méfier des coups de chaleur…
Causeur ne vit que par ses lecteurs, c’est la seule garantie de son indépendance.
Pour nous soutenir, achetez Causeur en kiosque ou abonnez-vous !