Sans me vanter, il y a des matins où on est bien inspiré de lire le Guardian.com : c’est là que votre humble serviteuse avait trouvé le fabuleux dégagement de Cantona contre les banques, qui depuis, n’a cessé de faire boule de neige. Des dizaines de sites ont depuis repris eux aussi la vidéo nous appelant à retirer nos petits sous des gros coffres honnis, histoire de dire aux institutions financières notre façon de penser.
L’idée vaut ce qu’elle vaut, toujours est-il que l’appel au retrait massif ce 7 décembre a déjà été contresigné par 30000 facebookiens enthousiastes. Mais ne cherchez pas Christine Lagarde parmi ceux-ci : en vrai, elle n’a pas du tout apprécié cette intrusion cantonesque dans son pré carré : « Il y en a qui jouent magnifiquement au football, je ne m’y risquerai pas. Je crois qu’il faut intervenir chacun dans sa compétence. Eric Cantona n’est pas à une provocation près. C’est un immense footballeur. Mais je ne suis pas sûre qu’il faille le suivre dans toutes ses suggestions non plus (…) Donc, il faut que chacun fasse son métier; que M. Cantona fasse le sien, moi, je fais le mien”, a-t-elle déclaré ce mercredi à l’Associated Press.
Certains seront atterrés par cette rhétorique un rien téléphonée, voire carrément lourdingue : la défense de Bercy n’est assurément pas à la hauteur de l’attaque de Canto. Mais soyons indulgents, après tout, le domaine que Christine assure maitriser mieux que le dribble ou l’aile de pigeon, c’est pas non plus la poésie symboliste…
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