Une réunion du Groupe d’action antiterroriste des pays du G8 (CTAG) s’est ouverte hier à Bamako, pour discuter de la lutte dans le Sahel contre Al-Qaïda au Maghreb islamique qui détient sept otages dont cinq Français. Participent à cette réunion d’experts des représentants du G8 (Etats-Unis, Russie, Japon, Canada, France, Grande-Bretagne, Italie et l’Allemagne), de l’Union européenne, ainsi que la Suisse, l’Espagne et l’Australie. Plusieurs pays de la région (Maroc, Mauritanie, Niger, Burkina Faso, Sénégal, Nigeria) ont été invités à participer à cette rencontre qualifiée par le ministre malien des Affaires étrangères comme « une marque d’estime et de confiance de la communauté internationale » envers son pays. en revanche, l’Algérie a poliment décliné l’invitation. Pour Alger, la lutte contre Aqmi est l’affaire des seuls pays du Sahel et ne souhaite pas l’implication de pays qui y sont étrangers.
Il suffit de regarder une carte de la région pour comprendre que l’absence de l’Algérie transforme la réunion de Bamako en exercice purement intellectuel. Cette chaise vide démontre qu’Alger n’a pas eu les assurances qu’elle exige depuis longtemps : une reconnaissance sans ambiguïté de sa souveraineté sur son flanc sud -qui renferme l’essentiel de ses richesses gazières et pétrolières. En plus, Alger aimerait prendre la tête de l’effort de «repacification» de la région en s’appuyant sur la position dominante de Touaregs algériens dans l’ensemble de cet ethnie. Sans un compromis satisfaisant pour les Algériens (ce qui veut dire des concessions marocaines sur les questions frontalières) toute velléité d’éradication de l’Aqmi ne pourra être que platonique.
Et nos otages ? Eh bien c’est sans doute un dossier moins urgent…
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