On connaissait les « manifestations » (arpenter le pavé au pas de l’oie, en rangs serrés, à l’appel des centrales syndicales de la place, afin de scander des mots d’ordre écrits à l’avance par des agences de communication), on avait souvenir des « marches blanches » (ces sobres défilés – impulsés après quelques sombres affaires de pédophilie belges – dans lesquels la foule, de blanc vêtue, lâche vers le ciel des ballons de baudruche -blancs aussi) ; on a subi régulièrement les extravagances vestimentaires et l’horrible musique techno des chars de diverses « Prides », dont la plus assommante est l’annuelle Gay Pride parisienne; on devient même familier des « Randos rollers », ces rassemblements de fin de semaine permettant à de fiers groupes de rolleristes décomplexés d’arpenter le bitume en commun, roue dans la roue, afin de savourer un vrai moment de vivre ensemble basé sur l’idée éco-consciente d’une déambulation douce.
Et bien le JDD nous apprend qu’il faudra bientôt s’habituer aux JCC (jogging collectif contestataire ou jogging collectif citoyen). En effet, suite à l’abominable assassinat de Natacha Mougel par un violeur récidiviste, l’Union Sportive de Marquette a organisé ce dimanche un « jogging d’hommage ». L’AFP nous apprend que l’événement a réuni environ 2000 personnes pour rendre… hommage à la jeune et joggeuse assassinée. Le rythme de la contestation s’accélère. Les marches passent à la vitesse supérieure. L’avenir est à la manif au pas de chasseur ! Réglez vos podomètres de concours, mes amis syndiqués, LGBT et joggeurs indignés… le chemin sera long !
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