« De mortuis, aut bonum, aut nihil ». Cet adage latin qui nous enjoint de dire du bien des défunts ou de se taire ne fait pas partie de la culture d’Eva Joly, ci-devant juge et actuelle députée européenne des Verts. En diffusant le film L’ivresse du pouvoir, pour rendre un hommage posthume au réalisateur, la chaîne publique nous rappelait que Claude Chabrol avait taillé à Eva Joly, interprétée par Isabelle Huppert, un costard capable de lui tenir chaud pendant les rudes hivers norvégiens. Mesquine, Mme Joly a déclaré hier matin sur RTL que ce film « n’était pas son meilleur » et que France 2 ne l’avait sélectionné que parce que les droits de diffusion devaient être, selon elle, moins chers. Quelle délicatesse! Quelle grandeur d’âme !
Une suggestion à l’intention de Mme le Garde des Sceaux: pour saluer la mémoire de Claude Chabrol, il serait élégant de faire bénéficier Loïc Le Floch-Prigent d’une mesure de clémence. Il vient en effet de voir révoquée sa liberté conditionnelle pour n’avoir pu régler les amendes auxquelles il avait été condamné dans le cadre de l’affaire Elf, instruite par Eva Joly. Il pourrait ainsi assister aux obsèques du cinéaste aux côtés de l’excellent François Berléand, qui l’incarnait dans le film.
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