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In Fed we trust


Depuis le 15 août 1971, date à laquelle Richard Nixon, a mis fin à la convertibilité fixe entre l’once d’or fin et le billet vert, le dollar n’a plus de compte à rendre à personne et peut proliférer sans contrainte. Désormais, derrière lui, le tas d’or a disparu, il n’y a plus rien, sinon une gigantesque rotative. Le sommet de la Jamaïque (janvier 1976) confie au FMI un rôle de surveillant général des comportements financiers de chacun. Les rares survivants de cet accord historique en rient encore…

Le 8 novembre 1988, Milton Friedmann déclarait sans ambages au Monde : «[Notre] déficit est libellé en dollars, non en livres ou en francs ; en dernier recours, nous disposons de la planche à billets ». Depuis, l’économie s’élabore dans un laboratoire peuplé d’algébristes hilares, qui la transforment en objet mathématique, éternellement modélisable.

Quel financiariste, les narines blanchies de poudre, proposa un jour de « larguer du cash depuis des hélicoptères »? Sa suggestion fut immédiatement appliquée. Ainsi, lorsqu’une créature modélisée échappe à ses créateurs, provoquant l’effondrement du magnifique château de cartes qu’elle avait contribué à bâtir, la planche à billets entre en fonction. D’une bulle à l’autre, la Fed bombarde le territoire avec des dollars, « le dernier recours ». La Chine fait le reste : contre l’achat à bas prix de ses marchandises diverses et variées, elle acquiert des bons du trésor émis par son partenaire commercial, et finance largement son déficit.

Longtemps encore, les Américains, privés de cash, les yeux au ciel, les bras tendus, à la manière de John Goodman dans The Big Lebowski, réclameront à grands cris : « Hélicoptère ! ».



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Né à Paris, il n’est pas pressé d’y mourir, mais se livre tout de même à des repérages dans les cimetières (sa préférence va à Charonne). Feint souvent de comprendre, mais n’en tire aucune conclusion. Par ailleurs éditeur-paquageur, traducteur, auteur, amateur, élémenteur.

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