Tous les Parisiens le savent : difficile, voire impossible de se garer dans le mal nommé quartier des Champs, même en pleine nuit au mois d’août. Et quand par miracle, on trouve une place libre, c’est quatre euros de l’heure cash, si toutefois le parcmètre n’est pas hors service.
Un parcours du combattant qu’un automobiliste malin a su éviter hier vers quatre heures du mat’, en allant parquer sa Clio dans la cour du 55, Faubourg Saint-Honoré, un ensemble immobilier relevant certes du patrimoine national, mais pas exactement ouvert au public, même quand son locataire habituel est en congés payés au Cap Nègre.
D’après les premiers éléments de l’enquête, l’individu en question se serait pointé comme une fleur devant le portail de l’Elysée, où il aurait allumé un beau gyrophare tout bleu. Le policier de faction à l’entrée a, comme il se doit, appelé les gendarmes. Ne voyant rien venir, il a laissé l’impétrant aller se garer dans la cour d’honneur du palais, où celui-ci sera finalement interpellé par la maréchaussée arrivée avec un léger retard, qu’on croyait réservé à leurs collègues carabiniers. Aux dernières nouvelles le conducteur méditerait sur le stationnement illégal dans un service psychiatrique.
Ce fait divers –quoique d’été- n’appellerait pas plus de commentaires, s’il ne projetait une lumière crue sur les méfaits de la RGPP. Seule la rigueur budgétaire peut expliquer qu’on rogne sur le contingent nocturne de gendarmes chargés de protéger l’enceinte présidentielle contre une attaque terroriste, une invasion monégasque ou un coup d’Etat estrosiste.
Et sans cette même rigueur, jamais le policier de faction n’aurait pu imaginer qu’un officiel accrédité au Palais puisse rouler en Clio…
Causeur ne vit que par ses lecteurs, c’est la seule garantie de son indépendance.
Pour nous soutenir, achetez Causeur en kiosque ou abonnez-vous !