Accueil Brèves Affaire al Doura : un échec en forme de victoire

Affaire al Doura : un échec en forme de victoire


Après avoir gagné son procès en diffamation contre Canal+, Philippe Karsenty a été débouté de sa plainte contre L’Express. Mais certaines défaites font plus pour la cause défendue qu’une victoire, et la lecture du jugement rendu le 1er juillet ne fait que renforcer celui du 10 juin dans le procès Karsenty/Canal+. Rappelons que la chaîne cryptée avait diffusé le 24 avril 2008 un documentaire mettant en parallèle les révisionnistes des attentats du 11 septembre et ceux qui s’opposent à France 2 et Charles Enderlin dans le cadre de l’affaire al Doura. Le jour même de la diffusion du film sur Canal+, le site internet de L’Express a publié un article consacré au documentaire et signé par Vincent Hugeux. Elogieux, le journaliste de L’Express déclarait d’emblée à ses lecteurs qu’il s’agit non moins d’un « documentaire d’utilité publique » pour leur raconter par la suite que « Stéphane Malterre a pris soin de rencontrer acteurs et témoins, tel le père du petit Mohammed ou le brancardier qui a acheminé son corps sans vie jusqu’à la morgue, pour démonter le procès instruit contre l’un des chroniqueurs les plus aguerris et les plus honnêtes du conflit israélo-palestinien ». Louanges que les juges de la 1re chambre n’auraient très probablement pas partagés. Selon eux, Hugeux s’est trompé concernant la qualité du travail de Malterre où ils discernent « un manque d’objectivité exclusif de la bonne foi alléguée ». La cour quant à elle, a estimé qu’il s’agit plutôt d’« allégations diffamatoires »… Or, à la différence de Stéphane Malterre, l’auteur du film, les mêmes juges ont cette fois-ci conclu que malgré le caractère clairement diffamatoire de ses propos, Vincent Hugeux a agi de bonne foi, estimant à tort que l’enquête bâclée et tendancieuse diffusé par Canal+ était un travail de journaliste professionnel. On peut donc difficilement parler de victoire pour ceux qui rêvent d’imposer une version officielle et unique de l’affaire Enderlin…



Vous venez de lire un article en accès libre.
Causeur ne vit que par ses lecteurs, c’est la seule garantie de son indépendance.
Pour nous soutenir, achetez Causeur en kiosque ou abonnez-vous !

Article précédent Woerth, et après ?
Article suivant Un président qui rassure
est historien et directeur de la publication de Causeur.

RÉAGISSEZ À CET ARTICLE

Pour laisser un commentaire sur un article, nous vous invitons à créer un compte Disqus ci-dessous (bouton S'identifier) ou à vous connecter avec votre compte existant.
Une tenue correcte est exigée. Soyez courtois et évitez le hors sujet.
Notre charte de modération