Florence Aubenas vient d’obtenir, en appel, la somme de 66 198,76 € au titre des indemnités de départ du journal Libération en 2006. La prise de contrôle de 38 % du capital du journal par Edouard de Rothschild ouvrait le droit des journalistes à démissionner de l’entreprise en faisant valoir la « clause de cession », à ne pas confondre avec la « clause de conscience », qui ouvre ces mêmes droits si la ligne rédactionnelle d’un organe de presse subit des modifications importantes. L’icône du journalisme français est donc parfaitement dans les clous de la loi en réclamant son magot, et il serait malvenu lui faire le moindre reproche d’ingratitude à l’égard d’un journal qui n’avait ménagé ni ses efforts ni son argent pour la faire sortir de son trou à rats irakien. Florence est notre Bernadette de la source d’encre miraculeuse, et la Providence ne cesse de veiller sur elle. Dès le lendemain de son départ de la rue Béranger, Florence se retrouvait grand reporter au Nouvel Obs avec des émoluments largement supérieurs à ceux que lui versait le journal de Serge July (4 417 € brut). Une cure de six mois de précarité en Normandie était bien évidemment nécessaire pour qu’elle supporte moralement cette épreuve.
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