Après le succès de son ouvrage Le quai d’Ouistreham, qui raconte sa plongée dans le monde des travailleurs pauvres et précaires, la journaliste du Nouvel Obs récidive avec un nouveau livre qui devrait s’intituler Le quai de Béthune. Non, elle ne va pas s’immerger pendant six mois dans la vie des corons en se faisant passer pour une veuve de mineur silicosé, mais elle cherche un pied à terre d’une surface minimum de 350 m2 sur cette artère de l’Ile Saint-Louis, à Paris. Afin de passer inaperçue dans le monde implacable des riches de chez riches, il lui faut faire montre de tous les attributs de cette classe sociale mal comprise et donc mal aimée des autres Français. Elle aurait déjà obtenu une table ouverte au Fouquet’s gracieusement offerte par Dominique Desseigne et l’usage ad libitum de sa villa de Tanger par BHL. Reste à trouver une Bentley avec chauffeur, un jet privé au Bourget, et une tenue de camouflage griffée Yves Saint-Laurent ou Gucci, ainsi que le financement de la psychothérapie indispensable à l’issue d’une expérience aussi traumatisante. Les offres de sponsorisation de la municipalité ardéchoise d’Aubenas ont été poliment, mais fermement rejetées, en revanche celles de la ville de Florence devraient être considérées avec bienveillance.
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