Dupont-Aignan fascisé sur France Inter


Dupont-Aignan fascisé sur France Inter
Charline Vanhoenacker; Sipa. Numéro de reportage : 00636954_000068.
charline dupont aignan
Charline Vanhoenacker. Sipa. Numéro de reportage : 00636954_000068.

Charline Vanhoenacker a le sens de l’humour. Du moins est-elle payée pour ça, comme sa consœur Sophia Aram, toujours prompte à défendre la veuve et de l’orphelin face à l’extrême droite ou – ce qui, concédons-le, est plus courageux – aux islamistes. Hier matin, l’humoriste belge s’est attaquée à Nicolas Dupont-Aignan en raillant sa candidature à l’élection présidentielle. Il faut un grand courage pour moquer le candidat des médias et de l’établissement (comme dirait Le Pen père, jamais avare d’un bon mot), que le CAC 40 et les éditocrates rêvent de voir accéder à la fonction suprême. D’ailleurs, combien d’hebdos et de quotidiens gratifient le héraut souverainiste de « unes » et éditos dithyrambiques ?  Comble de la subversion, Charline dégobille sur sa prétendue obsession de l’ordre : NDA « voudrait l’ordre juste. Ouf ! On n’est pas passé loin de l’ordre nouveau. » Un point Godwin ! Pour les besoins de l’humour, un zeste de mauvaise foi étant parfois indispensable, on ne chagrinera pas CV en lui rappelant que l’ordre juste est un concept chrétien forgé par les pères de l’Eglise – ces chemises brunes avant l’heure – puis sécularisé par Jaurès et popularisé par Ségolène Royal en 2007.

C’est ensuite que cela se gâte : « Nicolas Dupont-Aignan, c’est l’extrême droite light, l’autoritarisme mou. Ou si vous préférez, le racisme poli. Debout la France est au FN ce qu’un physionomiste est à un vigile : ta mission, c’est de refuser du monde mais c’est pas toi qui frappe. D’ailleurs, il faudrait trouver un qualificatif qui différencie son parti de l’extrême droite. Je propose « tout au bord à droite » par exemple. »

Si cela lui chante, libre à chacun de ranger Dupont-Aignan à la droite de la droite – et son alliance boiteuse aux départementales avec la Ligue du Sud du maire d’Orange Jacques Bompard, heureusement corrigée aux régionales, donne du grain à moudre à ses adversaires. Mais qualifier son idéologie gaulliste de « racisme poli » relève de l’injure ou de la diffamation. Si, à des fins humoristiques, je m’amusais à imputer des penchants nazis, pédophiles ou criminels à Miss Vanhoenacker, j’entendrais probablement parler du pays et recevrais une belle convocation en papier bleu. Et je l’aurais bien cherché : dans un Etat dit de droit, on ne calomnie pas à loisir, fût-ce au prétexte d’amuser la galerie.

Cette même semaine, interrogé sur LCP au sujet de NDA, le chef des députés PS Bruno Le Roux n’a pas saisi la perche que ses intervieweurs lui tendaient : non, le président de Debout la France n’est pas d’extrême droite, il incarne un courant gaulliste-souverainiste que Le Roux assimile à une forme de « repli national » – ce qui est son droit le plus strict. D’ailleurs, la main tendue de Jean-Pierre Chevènement à Nicolas Dupont-Aignan est tout sauf un indice d’extrême droitisation, quels que puissent être les gloussements de France Inter.

Poursuivant sa philippique anti-NDA, Charline ne s’est pas contentée de salir le maire de Yerres. Dans un registre inattendu, histoire de minimiser cet accident de l’Histoire, elle en trouverait presque des qualités au président des Républicains : « Sarkozy peut lui dire merci : grâce à Dupont-Aignan, il existe un Nicolas plus ridicule que lui et, ces temps-ci, c’était pas gagné. » avant de lancer une vanne de la mort qui tue : « Dupont-Aignan a déclaré : « Je serai au 2nd tour ». Il a oublié de préciser « devant ma télé », comme tout le monde. Alors, ah oui je sais, c’est un peu dur… Allez, il a toutes les chances d’arriver au 2nd tour de la Présidentielle : la Présidentielle de 1965. »

Se foutre copieusement du garçonnet le plus petit de la cour de récré, faut oser ! Lyncher, fasciser, stigmatiser les petits, en v’là de belles valeur de gauche. Mais peut-être la comique de service craint-elle le sort que Dupont-Aignan, dans une magnifique improvisation, avait jadis réservé à Denisot et Aphatie sur le plateau du Grand journal : sous peine de choir dans l’opprobre, devoir révéler le montant de ses émoluments… payés par le contribuable !



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