La nomination en décembre 2015 au poste de directeur général de la Cinémathèque française de Frédéric Bonnaud, jusque–là directeur de la rédaction magazine jdanovien hype Les Inrocks[1. Fleuron de la « presse Pigasse », selon l’expression d’Alain Finkielkraut.], laisse augurer du pire.
Je n’ai rien de personnel contre l’heureux gagnant qui –dans un entretien complaisant au Monde – nous cite Fassbinder, Garrel, et ses débuts laborieux dans un petit bureau au Palais de Chaillot comme autant de lettres de créances de cinéphilie active.
Cependant, la nomination de ce pigassien émérite donc commerçant avisé est un symptôme …celui d’une époque ou Cinémathèque.org a muté en Cinémathèque.com et où, comme au box-office, le chiffre du nombre d’entrées aux expos crowd pleasing sert de mètre-étalon pour plébisciter le bilan de son prédécesseur Serge Toubiana.
Rappelons néanmoins en forme d’hommage que Patrick Bensard, l’ancien directeur de la Cinémathèque de la Danse, avait des audaces de programmation que le monde entier nous enviait …il a été mis à l’écart sans ménagement.
M. Bonnaud rêve de transgression, il se veut le Klaus Biesenbach, le fameux curator de l’exposition Björk au Moma en 2015 qui a fait scandale et qui a failli être viré par son Conseil d’administration.
Mon conseil, cher Monsieur Bonnaud, faites attention à vous … il y aussi des accidents industriels dans les lieux de mémoire (et non de pouvoir) de l’Histoire du cinéma.
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