Il arrive encore qu’on me demande, à l’étranger surtout, quel avenir je vois pour la France. Faute de boule de cristal, j’erre sur Internet et je me fie à mon intuition. Parfois, elle se trouve en accord si total avec l’expérience que relate tel ou telle Français(se) que j’en viens à me convaincre, momentanément rassurez-vous, de la pertinence de mes analyses.
Hier soir, par exemple, sous la plume de Patricia La Mosca, chroniqueuse judiciaire, j’ai lu deux ou trois choses qui ne m’ont pas vraiment surprises, mais qui m’ont semblé mériter d’être répercutées.
Après avoir noté – et là presque tout le monde en convient – qu’en France un ordre basé sur les semblants et la culture du mensonge, au sommet de l’État et dans la presse, est en train de s’effondrer sous nos yeux et qu’une alternance politique, y compris avec le Front National, n’y changerait pas grand-chose (je lui donne volontiers raison), elle en vient au vif du sujet.
Elle habite en banlieue et, quotidiennement, y rencontre des forces de l’ordre, des immigrés récents ou anciens, voire des réfugiés. « Quiconque, écrit-elle, ne voit pas la réalité que je fréquente ne peut pas imaginer l’univers entier qui se cache derrière l’appellation « jeunes » qui figure dans vos journaux et sur vos écrans TV. »
Ce qu’elle observe, c’est une population qui nous hait, qui ne partage aucune de nos valeurs et qui cherche à les détruire. Même les plus « modérés » se sont réjouis après la nuit du 13 novembre et considèrent leurs auteurs comme des héros. Ceux qui s’imaginent que nous allons tous nous retrouver derrière un idéal républicain sont au mieux de doux rêveurs, car, précise-t-elle, « je n’ai pas trouvé de pont, ni même de passerelle entre les deux mondes. Pourtant, j’en ai cherché, parce que je ne hais personne et n’appartiens à aucun courant politique. »
Ce qui n’est pas faux non plus et plus crédible, car moins excessif, c’est que tous les responsables des services de renseignement, de la police et de la gendarmerie sont parfaitement au courant de la situation qu’elle décrit et que leur malaise est incommensurable. Mais on leur demande de se taire et de continuer à jouer la comédie. Faute de quoi ils sont traités de racistes, d’islamophobes, voire de fascistes, et écartés de toute responsabilité. Les témoignages sur ce point ne manquent pas.
Patricia La Mosca soutient également que l’État islamique a bon dos, car il ne pourrait rien contre nous s’il ne jouissait d’un vaste enclos de culture acquis à son idéologie. Nous assisterons sans doute à un affrontement de plus en plus violent entre des populations françaises diverses mais incompatibles, la religion étant le marqueur principal. Il va de soi que le désastre économique dans lequel les Français sont plongés ne fait qu’aviver les tensions. Mais pire encore : c’est toute la société, son mode opératoire et ses attentes qui ne sont plus en phase avec la réalité. Une forme insidieuse de schizophrénie politique s’est instaurée avec pour seul remède une formule magique, mais totalement inefficace : le vivre-ensemble. Si les Français en attendent un avenir radieux, qu’ils se préparent plutôt à une guerre civile ou à un suicide collectif.
*Photo : SIPA.00607936_000017.
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