(Avec AFP) – Des milliers de touristes étrangers s’empressaient de quitter samedi la Tunisie au lendemain d’un carnage dans un hôtel revendiqué par le groupe djihadiste Etat islamique.
Condamné comme « barbare » par la communauté internationale, l’attentat, commis vendredi par un étudiant tunisien contre les clients de l’hôtel Riu Imperial Marhaba à Port El Kantaoui près de Sousse (140 km au sud de Tunis), est le pire de l’histoire récente de la Tunisie.
Il a porté un nouveau coup au secteur vital du tourisme, trois mois après l’attaque contre le musée du Bardo à Tunis (22 morts, dont 21 touristes), également revendiquée par l’EI, groupe ultraradical qui sème la terreur surtout en Syrie et en Irak.
Selon un dernier bilan provisoire du ministère de la Santé, l’attaque a fait, outre les 38 morts, 39 blessés dont 25 Britanniques, sept Tunisiens et trois Belges.
Se faisant passer pour un vacancier selon les autorités, un étudiant qui avait caché son arme dans un parasol a ouvert le feu sur les clients sur la plage puis au bord des piscines de l’hôtel. Il a été ensuite abattu.
L’attentat a eu lieu le même jour qu’un autre revendiqué aussi par l’EI contre une mosquée chiite au Koweït (26 morts) et qu’une attaque avec décapitation d’un homme en France, à trois jours du 1er anniversaire du « califat » proclamé le 28 juin 2014 par l’EI sur les territoires qu’il a conquis en Syrie et en Irak.
Dans sa revendication, l’EI a affirmé qu’un « soldat du califat » a « pu parvenir au but » en tuant « des sujets des Etats de l’alliance croisée », en référence à la coalition internationale antidjihadistes qui bombarde ses fiefs en Syrie et en Irak.
Le Premier ministre tunisien Habib Essid, dont le pays voit monter la menace djihadiste depuis sa révolution en 2011, a lui annoncé des mesures visant à renforcer la sécurité, dont la fermeture d’environ 80 mosquées accusées d’« inciter au terrorisme » et le recours à l’armée de réserve.
La fermeture de telles mosquées « illégales » avait déjà été annoncée par le gouvernement précédent.
L’auteur présumé de l’attentat a été identifié comme Seifeddine Rezgui, un Tunisien né en 1992 et étudiant à Kairouan (centre). Inconnu des services de police, il a agi seul « a priori », selon le secrétaire d’Etat aux affaires sécuritaires Rafik Chelly.
« Il est entré habillé comme quelqu’un qui allait se baigner », puis a « utilisé son arme qui était cachée dans un parasol », a-t-il ajouté.
Il visait seulement les touristes, a raconté un témoin tunisien. « Le terroriste nous a dit : « Eloignez-vous, je ne suis pas venu pour vous ». Il ne nous a pas tiré dessus, il a commencé à tirer sur les touristes ».
*Photo : © AFP Archives Str
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