Radio Elvis, Le Noiseur, et Aline… pour qu’ils reviennent


Autant vous le dire tout de suite : mardi 9 juin , la fine fleur de la « freinche teutche » rock se produit à La Maroquinerie (Paris XXe). Sur scène, un triptyque de choix composé de Radio Elvis, Le Noiseur et Aline se succéderont au cours de la soirée. Mais avant de taquiner le guichetier, faisons les présentations.

Comme son nom ne l’indique pas, Radio Elvis est un trio parisien pur produit de la lost generation des post baby-boomers. Ce sont encore les principaux intéressés qui le disent le mieux : « Enfants, nous grandissions au large de tout. Nous n’avions pas encore de but mais nous savions qu’il nous faudrait tout quitter. Dans la chambre vide de nos parents, nous lisions London et Saint- Exupéry. À la vidéothèque, sur les rayons déserts, il nous restait Herzog et la fureur de Kinski pour nous donner du rêve. Nous n’avions pas vraiment connu les années 80 mais nous gardions quelques traces d’Orchestre Rouge ou de Marquis de Sade. Nous n’avions jamais vu Manchester mais nous connaissions sa musique et ça aussi ça nous exaltait. Nous étions seuls et pourtant des continents entiers vacillaient sous nos peaux. Des rives du Bosphore, du Rhum de Trinidad, de l’opium de Shanghai nous connaissions le goût, nous n’avions qu’à inventer ce que nous sommes aujourd’hui. » Syncrétiques, leurs références se mélangent dans des rengaines entraînantes à découvrir ci-bas :

Aline, c’est un peu le groupe star de l’événement. Un seul album à son actif, le second annoncé pour la fin août, on se pourlèche déjà les babines de ses mélodies suaves aux paroles polissonnes. Sous la plume de son lider maximo Romain Guerret, Aline a confectionné La vie électrique pour « parler du monde d’aujourd’hui tel qu’on le ressent, un monde « vibrant » entre résignation et tension permanente, quand tout bouge de façon anarchique et chaotique comme la lumière d’un néon. ». De la musique de fin du monde? Non, comme Zarathoustra, ces joyeux lurons préfèrent danser en attendant l’Apocalypse.

Last but not least, Le Noiseur alias Simon Campocasso, chantera ses oeuvres tantôt mélancoliques, romantiques, voire désabusées avec l’élégance du brun ténébreux. Puisant une grande partie de son inspiration dans le septième art, Le Noiseur rappelle aussi le dernier Daniel Darc : « de là où je suis, on ne revient pas »; « Londres, Milan, Berlin, rien ne nous retient » fredonne-t-il au fil de ses textes les plus spleeneux.

Je me répète mais vous connaissez le programme : Radio Elvis, Le Noiseur et Aline, à écouter mardi à La Maroquinerie… pour qu’ils reviennent!

P.S : Pour les non-parisiens et les retardataires, la [PIAS] nites sera retransmise en direct sur Arte concert.



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Journaliste et syndicaliste, Manuel Moreau est engagé dans le mouvement social.

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