(AFP) – Les décisions prises par l’UE sur la question des migrants constituent « un premier pas », a estimé vendredi le Haut Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR), appelant à lutter contre les causes qui poussent les migrants et réfugiés à quitter leur pays.
Les mesures prises « sont un important premier pas vers une action collective européenne », a déclaré un porte-parole de l’organisation, Adrian Edwards, lors d’un point de presse à Genève.
Les dirigeants européens ont notamment décidé jeudi de tripler les moyens alloués pour le sauvetage des migrants en Méditerranée. Une décision vivement saluée par le HCR.
« Il est crucial que la priorité de tous soit de sauver des vies, y compris dans la zone (…) libyenne, d’où ont tendance à provenir la plupart des appels de détresse », a affirmé M. Edwards, alors que les Européens n’ont pas trouvé d’accord pour permettre aux navires de l’opération européenne de surveillance et de sauvetage en mer Triton de sortir des eaux territoriales afin d’aller plus près de la Libye.
Le HCR reste prudent dans son jugement sur les mesures européennes et attend d’en savoir plus notamment sur la question de l’accueil des réfugiés.
« Sans la mise en place de circuits » migratoires « substantiels et réalistes » pour répondre aux besoins des « personnes qui souhaitent être en sécurité, (…) les efforts internationaux pour sévir contre les passeurs et les trafiquants ont peu de chance d’être efficaces », a signalé M. Edwards.
Le HCR, tout comme le Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’Homme, a également relevé l’importance de lutter contre les causes qui provoquent le départ des migrants et réfugiés de leur pays, comme la pauvreté et les conflits.
Dans un communiqué, le Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’Homme, Zeid Ra’ad Al Hussein, a lui estimé que le « racisme qui caractérise le débat sur la migration dans un nombre croissant de pays de l’Union européenne fausse (…) les réponses apportées à la crise par l’Union européenne ».
« Comme l’a montré hier le résultat des délibérations du Conseil de l’Europe, ces réponses se concentrent sur la dissuasion et la prévention des mouvements, au risque d’aggraver la crise, et pourraient tristement aboutir à de nouvelles pertes massives de vies humaines », a-t-il affirmé.
Les dirigeants européens restent divisés sur la prise en charge des réfugiés, en renvoyant les décisions à plus tard. Ils vont par ailleurs chercher l’aval de l’ONU pour mener des actions militaires contre les trafiquants en Libye.
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