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Harvard est-il devenu le nouveau cancre des États-Unis?

Le temple du savoir… ou de l’intolérance éclairée


Harvard est-il devenu le nouveau cancre des États-Unis?
Le campus d'Harvard investi par les militants propalestiniens, Cambridge, 26 avril 2024 © Ben Curtis/AP/SIPA

Accusations d’antisémitisme. Donald Trump renouvelle ses accusations contre la prestigieuse université américaine. Selon lui, elle serait devenue un « foutoir progressiste » accueillant « des étudiants du monde entier qui veulent détruire le pays ». L’établissement dénonce des menaces sur la liberté d’enseignement et la liberté d’expression.


Le 14 avril, l’administration Trump décidait de geler 2,2 milliards de dollars de subventions destinées à Harvard. Cette décision faisait suite au refus de l’établissement de se plier aux exigences du Bureau ovale visant à renforcer la protection des étudiants juifs et à lutter contre l’idéologie woke qui fait des ravages sur ses bancs. Alan Garber, le président de Harvard, avait opposé une fin de non-recevoir à ces demandes en déclarant que l’université « n’abdiquerait pas son indépendance » et « n’était pas prête à accepter des exigences qui vont au-delà de l’autorité légitime de cette administration ».

Si la méthode Trump peut dérouter sur d’autres sujets, son engagement constant en faveur de la protection des étudiants juifs sur les campus américains mérite d’être salué. Harvard, qui n’a à aucun moment assuré la protection des étudiants de confession juive, fait preuve d’une mauvaise foi confondante et indigne en invoquant le premier amendement, se terrant ainsi derrière une « liberté d’expression » qu’elle n’a en réalité cessé d’instrumentaliser – et dont le respect serait subitement devenu sa priorité !

A la traîne dans la lutte contre l’antisémitisme

Au lendemain du pogrom du 7-Octobre, tandis que plusieurs associations étudiantes estimaient Israël « entièrement responsable » des attaques terroristes du Hamas, la direction de Harvard se murait dans le silence. Une passivité qui illustre parfaitement l’attitude qui a été celle de l’établissement censé être le plus prestigieux des Etats-Unis, face à la vague d’antisémitisme qui a frappé les universités américaines dès le lendemain du 7 octobre.

Cette inaction coupable a incontestablement favorisé l’expression d’un antisémitisme débridé dont on ne cesse de découvrir les sordides conséquences au gré des affaires sur lesquelles doivent désormais se prononcer les tribunaux américains. En 2023, deux étudiants propalestiniens sont accusés d’avoir agressé physiquement un étudiant juif. Bien que ces deux étudiants soient poursuivis[1], Claudine Gay, la présidente


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