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Affaire Claude Lévêque: quand la presse de gauche balance son ancien «protégé»

La chute d’un intouchable de l'art contemporain ?


Affaire Claude Lévêque: quand la presse de gauche balance son ancien «protégé»
L'artiste Claude Lévêque installe son œuvre dans un bassin des jardins des Tuileries, en plein centre de Paris, pour être exposée lors de la FIAC 2007, la Foire Internationale d'Art Contemporain, qui se tient au Grand Palais et dans la Cour Carrée du Louvre du 18 au 22 octobre 2007. Paris © CAPMAN VINCENT/SIPA

En publiant ce jour, sur sept pages, une enquête et des témoignages inédits, le journal Libération s’attaque au plasticien Claude Lévêque, et dénonce quarante ans d’impunité. L’artiste aurait organisé sa vie pour garder une emprise sur ses victimes et en attirer de nouvelles. Plusieurs hommes témoignent dans le quotidien des agressions qu’ils auraient subies dans leur jeunesse, souvent en lien avec le milieu artistique. L’affaire s’inscrit dans le contexte de la « libération de la parole » dont la presse de gauche nous rebat sans cesse les oreilles. Certes, mais pas seulement. Un écosystème culturel et idéologique libertaire, politiquement marqué à gauche, aurait bien facilité le passage à l’acte, comprend-on entre les lignes.


On s’étonne un peu de voir Libération publier cet article sur les « quarante ans d’impunité » du plasticien pédophile Claude Lévêque. On aurait plutôt vu ce gros dossier de sept pages paraître dans un journal de la droite classique de type Le Figaro ou Valeurs Actuelles, puisque, osons le dire maintenant, Lévêque est l’excrétion emblématique de 40 ans de « gauchisme culturel » hégémonique. Il est aussi le produit de la vertueuse conjugaison entre la spéculation intellectuelle gauchère et la spéculation financière plutôt droitière.

Fin d’omerta

On s’en étonne aussi parce que pendant ces quarante longues années, Libé et ses comparses bien-pensants, Le Monde, l’Obs, etc. n’ont fait, au contraire, que célébrer les vertus de la star de l’art « contemporain » français, qui avait installé deux gros pneus de tracteurs en haut des escaliers de l’Opéra, qui avait représenté la France à la Biennale de Venise en 2009 et que les MAC et les FRAC s’arrachaient (il est vrai que la même presse avait encensé, quelques années auparavant, les khmers rouges).

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Il y avait en effet une lourde omerta sur ce sujet, de la part autant des galeries qui l’exposaient (dont Kamel Mennour ou Yvon Lambert), que des nombreux responsables de lieux institutionnels d’art contemporain, qui tous recevaient sans problème la star accompagnée d’un de ses « filleuls »… lesquels responsables étaient, pour la plupart je pense, lecteurs de Libé et/ou du Monde

Effrayante conjugaison

On est bien d’accord sur le fait que l’artiste le plus immonde humainement peut avoir une œuvre magnifique. Mais dans le cas de Lévêque, l’ignominie de l’œuvre et celle de l’homme étaient indissociables et se nourrissaient l’une de l’autre. Le mécanisme de cette effrayante conjugaison est très bien décrite dans le dossier de Libé.

L’artiste avait d’ailleurs déclaré :  « Mon  œuvre est réussie quand on ne peut la soutenir plus de cinq minutes »… Ceci expliquant bien que la reconnaissance de ce performeur installationiste particulièrement répulsif tenait plus de la fascination diabolique qu’il pouvait exercer sur des gens fragiles (adolescents ou agents culturels), que sur des qualités artistiques intrinsèques…



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