Dans un essai intelligent et tonique, Philippe Bilger dénonce les dérives de MeToo : ses excès et l’instrumentalisation de la justice. Mais il prête à ce mouvement une pureté originelle
Le vent tourne. Il y a deux ou trois ans, seules quelques femmes refusaient de communier dans l’adoration de la glorieuse révolution MeToo. Les femmes allaient enfin passer de l’ombre à la lumière. Toute divergence avec ce récit mensonger postulant que les femmes étaient des victimes structurelles, et les hommes des coupables systémiques, revenait à prendre le parti des violeurs et agresseurs. Ce qui valait aux impudentes traîtresses à la sororité les noms d’oiseaux usuels, de « réac » à « extrême droite » en passant par « masculiniste » – j’ai pour ma part eu droit à ce qualificatif, et après
