Accueil Édition Abonné Avril 2025 La guerre sans effort de guerre ?

La guerre sans effort de guerre ?

Retrouver le sens de l'effort...


La guerre sans effort de guerre ?
Emmanuel Macron visite la base aérienne 116 « Lieutenant-Colonel Papin » à Luxeuil-Les-Bains (Haute-Saône), 18 mars 2025. Une visite marquée par des annonces sur le réarmement de la France et la promesse d'investissements pour moderniser les infrastructures militaires © Christian Liewig/Pool/SIPA

Après avoir sacrifié la défense à la protection sociale, nous n’avons pas la capacité de mener la guerre de haute intensité promise par certains scénarios. Des coupes budgétaires sont réalisables mais quand les revenus de la majorité des Français dépendent entièrement de l’État, qui oserait demander un effort « citoyen » ?


Jamais la faiblesse de nos dépenses militaires n’a été aussi flagrante. Jamais la priorité donnée à l’État providence au détriment de la défense nationale n’est apparue à ce point évidente. Personne ne semble pourtant désireux d’analyser posément les chiffres.

En 1950, la France consacrait 9 % de son PIB à ses armées et 8 % à la protection sociale. Elle occupait par ailleurs à cette époque le 12e rang mondial en termes de PIB par tête. En 1980, quelques mois avant l’accession de la gauche au pouvoir, le budget de notre défense ne représentait déjà plus que 4 % du PIB et la couverture sociale 24 %. Mais la création de richesse par habitant demeurait stable – 13e place – et la France tenait son rang de puissance moyenne.

Aujourd’hui, c’est son impuissance spectaculaire qui caractérise notre pays. Près de quarante-cinq ans après l’élection de François Mitterrand, de 39 heures en 35 heures, de CMU en RSA, sans qu’aucun gouvernement entre-temps – surtout pas ceux dits de droite – ait pu mettre un frein à l’extension infinie de la « solidarité nationale », le poids de la défense dans le PIB a chuté à 2 %, alors que la protection sociale en consume 32 % – record mondial.

Inversion


Article réservé aux abonnés
Pour lire la suite de cet article et accéder à l'intégralité de nos contenus
Formule numérique dès 3,80€
Déjà abonné(e)  ? Identifiez-vous

Avril 2025 - #133

Article extrait du Magazine Causeur




Article précédent Justice, avez-vous dit ?
Article suivant Des migrants au garage
Diplômé d'HEC, il a travaillé de nombreuses années dans la presse ("Le Figaro", "Le Nouvel Obs", "Libération", "Le Point", etc.). Affectionnant les anarchistes de droite tels Jean Yanne ou Pierre Desproges, il est devenu l'un des meilleurs spécialistes de Michel Audiard. On lui doit deux livres de référence sur le sujet : <em>Le Dico flingueur des Tontons</em> et <em>L'Encyclopédie d'Audiard</em> (Hugo & Cie).

RÉAGISSEZ À CET ARTICLE

Pour laisser un commentaire sur un article, nous vous invitons à créer un compte Disqus ci-dessous (bouton S'identifier) ou à vous connecter avec votre compte existant.
Une tenue correcte est exigée. Soyez courtois et évitez le hors sujet.
Notre charte de modération