L’affaire de Gérard Depardieu ne semble plus relever de la justice. Elle est devenue un vaste champ de bataille…
Je regarde l’affaire Depardieu avec un mélange de malaise, de tristesse et de lucidité. Non pas parce que je veux défendre un homme, une célébrité, ou minimiser les souffrances des femmes qui disent avoir été blessées ou abusées. Mais parce que cette affaire, comme d’autres avant elle, met à nu quelque chose de plus vaste, de plus profond : notre rapport malade au pouvoir, à la masculinité, à la parole, et à la violence.
Un procès qui appelle à la réflexion collective
Gérard Depardieu n’est pas un monstre. Il est un homme, un acteur, un corps vivant et débordant, comme souvent les grands artistes. Il porte en lui l’excès, le désir, parfois la confusion des limites. Il est aussi le produit d’un monde — celui du cinéma, du pouvoir, de l’impunité masculine — qui a trop longtemps toléré des comportements douteux, et parfois inacceptables. Il est à la fois responsable de ses gestes et victime d’un système qui l’a glorifié pour cela. Le problème, ce n’est pas seulement lui. C’est ce que nous avons fait collectivement de cette confusion entre désir et domination, entre séduction et emprise.
Mais ce qui me trouble aujourd’hui, c’est que cette affaire ne semble
